Traite d’êtres humains : la France accusée de passivité
Un rapport de la CNCDH reproche à la France de ne pas lutter, ou du moins de manière suffisamment forte, contre l'esclavage moderne sévissant au sein de l'Hexagone.
C’est en ce jeudi que la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) publie son “premier rapport d’évaluation sur la lutte contre la traite et l’exploitation des êtres humains”. Et ce qu’elle y indique vise notamment à tordre le cou aux idées préconçues sur l’esclavage moderne.
En 2013, la traite d’êtres humains a fait l’objet de 420 cas enregistrés par les autorités judiciaires et 781 condamnations ont été prononcées dans le cadre de ces affaires. Le rapport de la CNCDH déplore toutefois qu’aucun chiffre précis ne puisse être établi quant aux “victimes potentielles de traite [qui] ne s’auto-identifient pas en tant que telles” et qui “ne dénoncent que très rarement les faits”.
France : un combat peu mené contre l’esclavage moderne ?
Le document nous apprend de même, dans des propos repris par nos confrères du Figaro, que “la traite des êtres humains en France est une réalité méconnue”. La CNCDH poursuit en indiquant que, “loin des idées reçues, l’esclavage moderne existe dans notre pays, de même que le travail forcé de personnes vulnérables, et que nombre d’enfants et d’adolescents sont contraints à mendier ou à voler”.
Quid du Plan national d’acte de lutte ?
Céline Riou, conseillère à la CNCDH, affirme que “si l’exploitation sexuelle est une part importante de la traite des êtres humains en France, il ne faut pas oublier qu’il y a aussi du travail forcé dans des ateliers textiles clandestins à Paris et dans des exploitations agricoles”. Et alors que le Plan national d’action de lutte contre la traite et l’exploitation des êtres humains, pourtant validé en 2014 par l’État français, tarde à se mettre en place, le commission regrette qu’“au moment où ce rapport est publié, la France [ne soit] toujours pas dotée d’une politique publique à part entière de lutte contre la traite et l’exploitation des êtres humains”.