Réfugiés : la France, une terre d’accueil peu accueillante ?
Les réfugiés passant par la Méditerranée pour rejoindre une terre d'accueil européenne ne voient pas la France comme un premier choix. Sont notamment évoqués le chômage et la lenteur de la bureaucratie pour expliquer cet apparent rejet de l'Hexagone.
Si, il y a de cela il y a quelques jours, le président de la République française François Hollande prenait soin de remercier les réfugiés ayant choisi l’Hexagone comme terre d’accueil, la plupart des migrants traversant la Méditerranée ne verraient apparemment guère d’intérêt à s’exiler en France.
Un Syrien de 26 ans, dont les propos ont été recueillis par l’AFP et rapportés par MYTF1News, indique ainsi que, pour lui, la France, “c’est bien pour visiter, mais pas pour l’emploi”. On nous rappelle en effet que durant toute la période où leur dossier est examiné (neuf mois en moyenne), les demandeurs d’asile sont défendus d’effectuer une activité professionnelle en France. Sans compter un taux de chômage excédant les 10% de la population française.
France : les réfugiés se plaignent du chômage et d’une bureaucratie contraignante
Un Irakien de 24 ans déclare quant à lui craindre que la France ne lui délivre pas forcément le sésame attendu : “la France, c’est pas bon pour mon futur, en plus ça n’a pas la réputation de donner facilement un permis de séjour”. Une autre cause de ce rejet de la France comme terre d’exil : l’hébergement des réfugiés, effectivement assuré dans de convenables conditions pour seulement un tiers des arrivants. Des squats à l’hygiène discutable et la froideur de la rue attendent les deux tiers restants.
Des (mauvaises) expériences échangées sur les réseaux sociaux
Et cette réputation, la France semble l’avoir gagnée grâce à/à cause des réseaux sociaux. Sabreen Al-Rassace, dont l’association Revivre offre son assistance auw exilés syriens, explique ainsi que les réfugiés “échangent leurs expériences sur Facebook ou Whatsapp”. Des communications les ayant finalement conduits à estimer que “la France n’est pas un bon pays pour l’accueil”. Et à l’Hexagone de récolter tout autant de demandes d’asile qu’en 2014, soit plus ou moins 65.000. Un chiffre visant à apparaître bien moindre que celui se dessinant en Allemagne, étant donné que la patrie d’Angela Merkel s’apprête à ouvrir ses frontières à près d’un million d’exilés.