Seine-Saint-Denis : un office HLM assigne l’Etat pour demander plus de sécurité
C'est un première : un bailleur social attaque l'Etat en raison de l'insécurité. Et c'est l’office public Plaine Commune habitat qui est à l'origine de l'action.
L’office public Plaine Commune habitat gère quelque 18.000 logements HLM dans sept communes de Seine-Saint-Denis. Son président, Stéphane Peu, assigne l’Etat en justice après avoir mis en demeure la préfecture du département francilien de renforcer les effectifs policiers.
Stéphane Peu dénonce “une rupture d’égalité républicaine”
Mais le préfet n’a pas répondu à cette demande de porter les effectifs à 500 policiers. Pour M. Peu, “Son absence de réponse équivaut à un refus implicite. C’est ce refus que nous attaquons devant le tribunal administratif”. Selon lui, il y a “un (policier) pour 200 habitants dans les arrondissements parisiens” quand il y en a deux fois moins en Seine-Saint-Denis.
L’urgence est de mise pour le président de l’Office HLM : “On constate une dégradation, liée à l’emprise exercée sur certains quartiers de bandes liées au trafic. Il y a dix ans, 80 % des courriers de locataires que je recevais portaient sur des problèmes techniques. Aujourd’hui, 80 % portent sur l’insécurité”.
Un fait divers à l’origine du mécontentement
Cet été, au mois d’août, deux enfants âgés de 9 et 12 ans étaient blessés par une balle perdue dans la cité Pablo Neruda (Seine-Saint-Denis). Interrogé sur les chances que l’action en justice a d’aboutir favorablement, l’avocat de l’office répond : “Notre objectif n’est pas de faire du contentieux pour le plaisir du contentieux, mais d’obtenir une réaction”.
Du côté de la préfecture, on estime que la requête “n’a pas de fondement juridique sérieux”. Tout en contestant le nombre de policiers par habitant mis en avant par Stéphane Peu. Certes, elle confese que la délinquance est “significative”; mais elle estime la prendre bien en compte, et rappelle que “C’est la raison pour laquelle cette circonscription, considérée comme prioritaire, a bénéficié de l’arrivée fin octobre de plusieurs dizaines de nouveaux gardiens de la paix”.