Seine-Saint-Denis : un agent de la DGSI condamné pour avoir espionné ses voisins
L'homme cherchait apparemment des dossiers pour compromettre les copropriétaires de son immeuble et avoir plus de poids au conseil syndical de ce dernier.
Il ne lui a fallu que quelques clics pour en savoir plus sur le passé de ses voisins. À Bobigny (Seine-Saint-Denis), un agent de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) de 44 ans a été jugé et condamné par le tribunal correctionnel pour avoir usé de sa position privilégiée pour espionner ses voisins.
Il consulte les antécédents des copropriétaires
Ce sont nos confrères de 20 minutes qui relaient l’information. L’agent de 44 ans, qui travaille à la DGSI depuis 16 années, est également président du conseil syndical de l’immeuble dans lequel il est propriétaire d’un appartement. Lors des réunions syndicales, ce dernier aurait apparemment mal supporté que plusieurs membres de ce syndic s’opposent à ses choix de gestion.
Pour faire pencher la balance de son côté, il aurait alors consulté les fichiers de la DGSI afin de connaître les antécédents judiciaires de ses voisins. Il s’était renseigné sur ces derniers en consultant à plusieurs reprises le TAJ (Traitement d’antécédents judiciaires) et le SIV (Système d’immatriculation des véhicules). C’est l’un des voisins, après avoir entendu de la part du président du syndic qu’il avait des « casseroles au cul », qui a décidé d’alerter l’IGPN.
Cinq mois de prison et 1 500 euros d’amende
Suite à une enquête interne, la police des polices a en effet constaté que l’agent avait profité de son poste pour se renseigner sur ses voisins. L’affaire est allée plutôt loin, car le voisin qui a alerté l’IGPN a fini par être évincé du conseil syndical de l’immeuble et faire un malaise qui l’a envoyé à l’hôpital pour 10 jours.
Pour sa défense, l’agent de la DGSI a évoqué une sorte de déformation professionnelle et la volonté de « toujours savoir à qui on a à faire » comme il l’a appris à la DGSI. Une argumentation qui n’a pas convaincu le tribunal correctionnel qui l’a condamnée à cinq mois de prison avec sursis et 1500 euros d’amende. Il devra également payer 1500 euros au voisin plaignant et les 127 euros de frais de procédure liés à cette affaire.