Mobilisation de septembre : à quoi s’attendre lors de la grande journée d’action des agriculteurs ?

Alors que la rentrée s’annonce tendue dans le monde agricole, une vaste mobilisation se prépare pour septembre. Les syndicats appellent à multiplier blocages et manifestations afin de défendre leurs revendications face au gouvernement et à la crise du secteur.

Des tensions ravivées dans le monde agricole

Ce mois de septembre 2025 s’avère particulièrement orageux pour l’exécutif. Après une rentrée déjà marquée par des manifestations successives, la colère monte désormais du côté des agriculteurs. Les motifs d’exaspération sont multiples : concurrence jugée déloyale venue de l’étranger, complexité croissante des normes, et inquiétude face aux conséquences de certains accords commerciaux tels que l’accord UE-Mercosur.

Face à cette accumulation, la profession a décidé de hausser le ton en appelant à une vaste mobilisation ce vendredi 26 septembre.

Les syndicats s’organisent, les divergences s’affichent

Derrière cette « grande journée d’action », on retrouve la FNSEA, syndicat majoritaire, épaulé par les Jeunes Agriculteurs (JA). Si la Coordination rurale n’a pas pris de position officielle au niveau national, certaines antennes locales rejoignent néanmoins le mouvement. À l’inverse, la Confédération paysanne marque sa distance, critiquant ce qu’elle considère comme des « fausses promesses » issues de la direction de la FNSEA.

Dans ce contexte, plusieurs points cristallisent les tensions :

• Œufs ukrainiens commercialisés sans respecter les standards français ;
• L’accord UE-Mercosur ouvrant le marché à diverses productions sud-américaines ;
• Taxes américaines, qui menacent l’équilibre de filières entières.

Modes d’action locaux et détermination intacte

Reste encore à définir précisément les actions qui seront menées sur le terrain. Selon les branches départementales des syndicats, chaque territoire adaptera sa mobilisation : contrôle de provenance dans les supermarchés en Manche, blocages et regroupements cantonaux en Haute-Garonne…

De façon générale, les formes prises iront du dialogue avec les parlementaires jusqu’au blocage physique des infrastructures. Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, insiste néanmoins sur l’urgence : « La période n’est pas facile sur les exploitations… mais il y a urgence. »

L’histoire d’une colère persistante

Il faut rappeler que cette contestation ne surgit pas ex nihilo. Depuis près de deux ans, le secteur agricole multiplie grèves et coups d’éclat — blocages routiers, opérations péages gratuits ou encore épandages symboliques devant certaines institutions. En février 2024 déjà, après plusieurs semaines sous tension, quelques concessions gouvernementales avaient temporairement calmé le jeu.

Toutefois, entre la pression pour voir aboutir la loi Duplomb et la crainte d’un déclassement économique lié à la mondialisation, rares sont ceux aujourd’hui qui imaginent un apaisement durable. La capacité des agriculteurs à faire pression sur l’État n’est plus à démontrer — il reste à voir si le nouveau Premier ministre saura répondre à cette défiance récurrente.