Violences conjugales : plus d’une femme sur quatre en est victime dans le monde
Dans le monde, plus d’une femme sur quatre avoue avoir déjà subi des violences conjugales.
Les violences conjugales deviennent un phénomène de plus en plus alarmant. Dans une nouvelle recherche internationale publiée dans The Lancet, des chercheurs en viennent même à estimer que plus d’une femme sur quatre en serait victime dans le monde au cours de leur vie.
Une constatation basée sur 300 études
Dans ces nouveaux travaux, les chercheurs sont venus utiliser les données de 300 études menées dans 161 pays différents entre les années 2000 et 2018. Au total, 2 millions de femmes âgées de 15 ans et plus ont été sondées au sujet des comportements physiquement, sexuellement et psychologiquement préjudiciables qu’ont leurs conjoints envers elles.
Suite à l’analyse de ces réponses, les chercheurs ont constaté que ce sont principalement les jeunes femmes qui ont été victimes de violences conjugales : « La prévalence de la violence domestique était la plus élevée chez les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans et de 20 à 24 ans ». Lynnmarie Sardinha, directrice de l’étude, ajoute par la suite que « le nombre élevé de jeunes femmes victimes de violences est alarmant, car l’adolescence et le début de l’âge adulte sont des étapes importantes de la vie où se construisent les bases de relations saines ».
En plus de cela, les résultats ont démontré que les pays pauvres étaient les plus touchés : 49 % des femmes en Océanie et 44 % en Afrique centrale subsaharienne. Les régions où les femmes sont le moins victimes de violence conjugale sont en Europe centrale (16 %) et en Asie centrale (18 %). Face à cette étude, Claudia García-Moreno, médecin à l’OMS, a déclaré : « Ces résultats confirment que la violence à l’égard des femmes reste un problème de santé publique mondial. Les gouvernements ne sont pas en mesure d’atteindre leurs objectifs d’éradication de ce phénomène d’ici 2030, comme ils l’envisageaient ». C’est pourquoi elle appelle à « investir de toute urgence dans des interventions multisectorielles efficaces pour s’attaquer aux agressions domestiques ».