Urgo : les laboratoires Urgo condamnés pour avoir rétribué des pharmaciens en nature

Illustration. L'enseigne d'une pharmacie.Pixabay
Champagne, voyages, électroménager... Au total, l'entreprise aurait versé plus de 55 millions d'euros d'avantages en nature pour s'assurer de meilleures marges.
Si le chiffre de 8000 pharmaciens ayant bénéficié de ces avantages en nature n’est pas forcément parlant, le fait que cela représente 40 % de la profession montre l’ampleur de ces petits arrangements.
Les laboratoires Urgo et Laboratoires Urgo Healthcare, qui vendent en majorité leurs produits dans les pharmacies, viennent d’être condamnés à une lourde amende pour avoir offert des avantages en nature à certaines officines qui ne demandaient pas de remise sur leurs commandes en échange.
55 millions d’avantages en nature
Tout a commencé il y a 18 mois lorsque les enquêteurs de la répression des fraudes décident de mener des investigations sur cette pratique des laboratoires Urgo. Un travail qui finit par payer et surtout, qui révèle l’ampleur d’un trafic d’envergure.
Entre 2015 et 2021, 8000 officines ont bénéficié de cadeaux en nature de la part des laboratoires pour un montant avoisinant les 55 millions d’euros. Télévision, voyages ou encore bouteilles de Champagne… Tout était bon pour convaincre ces pharmaciens de renoncer à une meilleure marge et à passer plus de commandes en l’échange de ces cadeaux.
Urgo plaide coupable
Le problème, c’est que cette pratique est totalement illégale depuis 1993 et l’instauration de la loi DMOS qui interdit aux fabricants de produits de santé d’offrir des avantages aux professionnels qui les prescrivent.
Devant la justice, Urgo a plaidé coupable et a reconnu les faits. Comme l’indique France 3 Région, le tribunal a prononcé une sanction de 1,125 million d’euros d’amende, dont 625 000 avec sursis, pour infraction à la loi anti-cadeaux. La société basée à Dijon s’est également vue saisir près de 5 millions d’euros.
Les pharmaciens inquiétés ?
L’affaire pourrait ne pas s’arrêter là, car Olivier Caracotch, procureur de la République de Dijon, précise que les officines qui ont bénéficié de ces avantages pourront être poursuivies par les parquets locaux. La majorité d’entre elles se trouvent en Île-de-France et en région PACA. L’un des pharmaciens impliqués aurait reçu l’équivalent de 120 000 euros de cadeaux.
En cas de condamnation, les praticiens concernés risquent jusqu’à 1 an de prison et 75 000 euros d’amende.