Près de 60 000 nouveaux inscrits en catégorie A au chômage en juillet

Image d'illustration. Des candidats attendent de passer un entretien d'embaucheADN
Le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité a nettement augmenté en juillet, avec près de 60 000 personnes supplémentaires inscrites dans la catégorie A, marquant une hausse significative du chômage en France ce mois-là.
Tl;dr
- Le chômage a progressé de 1,8 % en juillet.
- La réforme du plein-emploi gonfle les chiffres officiels.
- La Dares recommande d’analyser sur le trimestre.
Des chiffres sous influence : l’impact de la réforme
À la lumière des derniers résultats, l’évolution du chômage en France interroge. Selon les données publiées mercredi par le service statistique du ministère du Travail, la Dares, le nombre de personnes inscrites à France Travail en catégorie A – c’est-à-dire totalement sans activité – a grimpé de 1,8 % en juillet, par rapport au mois précédent. Une hausse qui ne peut être dissociée de l’application récente de la nouvelle loi pour le plein-emploi, dont l’un des effets majeurs reste l’inscription automatique sur les listes des bénéficiaires du RSA.
L’effet mécanique de la loi pour le plein-emploi
Concrètement, ce changement réglementaire modifie sensiblement la photographie du marché du travail. En intégrant cet impact, le nombre d’inscrits en catégorie A s’établit désormais à 3,252 millions (hors Mayotte), contre 3,194 millions un mois plus tôt. Côté catégories A, B et C – qui englobent aussi les personnes en activité réduite –, la progression atteint 1,1 %, soit un total de 5,669 millions d’inscrits. Comme le précise la Dares, si l’on exclut les nouveaux inscrits relevant du RSA ou certains jeunes en parcours, la hausse se limite à 0,8 % pour ce seul mois de juillet 2025.
L’interprétation des statistiques : prudence recommandée
Pour ne rien simplifier, la lecture brute des chiffres perdrait tout relief sans contextualisation. D’après la même source ministérielle, « Sans la réforme, il est estimé que le nombre d’inscrits en catégories A et A, B, C aurait été moins élevé respectivement d’environ 54.000 et 63.000 en juillet 2025 ». Cette différence souligne combien les nouvelles règles administratives influencent directement les statistiques de l’emploi, donnant une image partiellement gonflée de la réalité.
Voici quelques éléments clés à retenir :
- L’application automatique aux bénéficiaires du RSA augmente mécaniquement les inscrits.
- Sans cette réforme, la hausse mensuelle aurait été plus contenue.
Regarder au-delà des variations mensuelles
Face à cette volatilité mensuelle amplifiée par les réformes récentes, la Dares invite à davantage de recul : « Nous privilégions une analyse trimestrielle pour une vision plus fiable des tendances de l’emploi. » Ainsi, lors du deuxième trimestre – après correction des effets liés à ces évolutions réglementaires –, l’augmentation du nombre de chômeurs catégorie A n’avait pas dépassé 0,2 %. Un chiffre bien moins spectaculaire que celui avancé pour juillet et qui incite à tempérer toute interprétation hâtive.
Entre incidences législatives et variations conjoncturelles naturelles du marché du travail français, difficile finalement d’y voir clair sans passer par une lecture fine et nuancée des données fournies par les autorités compétentes.