Michel-Édouard Leclerc vise les industriels : “Malgré l’inflation, ils ne se précipitent pas pour renégocier les prix’

Michel-Edouard Leclerc parle inflation.Effervescence production - Bankizz/Phototélé
Selon le patron des centres Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, les industriels ne viennent pas rapidement 'au secours' des consommateurs comme il l'a indiqué sur l'antenne de franceinfo.
Il faut que les pouvoirs publics prennent une disposition juridique pour forcer à la renégociation des prix
Alors que ce mois-ci, encore l’Autorité de la concurrence rappelait qu’il y avait un risque que l’inflation dure si “les entreprises en profitent” ; Président de l’Autorité de la concurrence, Benoît Cœuré précisait même que “deux tiers de l‘inflation dans la zone euro viennent des profits des entreprises. Il est possible de sanctionner les entreprises jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires”, lançait le responsable.
Les deux tiers de l’inflation dans la zone euro viennent des profits des entreprises
Ce matin, Michel-Édouard Leclerc va donc dans le sens de Benoît Cœuré : “On est à un stade où il faut que les pouvoirs publics prennent une disposition juridique” pour forcer à la renégociation des prix. Malgré l’inflation, les industriels ne se précipitent pas pour renégocier les prix“, a martelé Michel-Édouard Leclerc.
Ils nous proposent des cachous, des petits bouts de sucrettes, des petites remises…
Le spécialiste de la Grande distribution explique que les industriels ne proposent que des miettes : “Ils ne se précipitent pas, nos amis industriels pour renégocier les prix. Ils nous proposent des cachous, des petits bouts de sucrettes, des petites remises, des promotions, mais ils ne veulent pas renégocier les accords“.
Les industriels peuvent perdre gros en changeant les habitudes des consommateurs
Dans tout cela, ce sont les consommateurs qui sont les ‘grands perdants’. Mais les industriels peuvent perdre gros : les marques perdent en volume au profit des marques de distributeur, les consommateurs n’achètent que ‘le strict nécessaire’ et beaucoup cuisine désormais eux-mêmes des plats ‘100% faits maison’ afin de faire ‘diminuer la facture’ et manger des produits beaucoup plus sains.
La loi interdit normalement de renégocier entre deux périodes
Pour Michel-Édouard Leclerc, si Bruno Le Maire promet des sanctions fiscales et du ‘name and shame’ (nommer publiquement une entreprises ne jouant pas le jeu), il faudra changer la loi : “Les industriels se retranchent tous derrière le fait qu’on ne change pas la loi, qu’on ne prend pas une disposition juridique pour renégocier. En gros, ils disent : ‘si Bruno Le Maire croit vraiment ce qu’il dit, il faut qu’il prenne un arrêté pour nous obliger à renégocier. La loi interdit normalement de renégocier entre deux périodes. Si Bruno Le Maire veut vraiment qu’on casse la baraque, qu’on aille chercher des prix bas, il faut qu’il modifie une partie de la loi“.
Carburants, négociations avec les industriels, suremballage… Ce qu'il faut retenir de l'interview de Michel-Edouard Leclerchttps://t.co/UNGsM77Z5i
— franceinfo (@franceinfo) June 28, 2023
- Il faut que les pouvoirs publics prennent une disposition juridique pour forcer à la renégociation des prix
- Les deux tiers de l’inflation dans la zone euro viennent des profits des entreprises
- Ils nous proposent des cachous, des petits bouts de sucrettes, des petites remises…
- Les industriels peuvent perdre gros en changeant les habitudes des consommateurs
- La loi interdit normalement de renégocier entre deux périodes