Un ingrédient courant dans l’alimentation pourrait booster la mémoire et limiter le risque d’Alzheimer

Image d'illustration. Aliments riches en fibresADN
De récentes recherches mettent en lumière l’impact positif d’un ingrédient courant de notre alimentation sur la mémoire et la prévention du risque de développer la maladie d’Alzheimer, ouvrant la voie à des recommandations nutritionnelles simples pour préserver ses fonctions cognitives.
Tl;dr
- La fibre alimentaire pourrait freiner Alzheimer.
- L’étude révèle un lien intestin-cerveau inédit.
- Des essais humains restent nécessaires.
Un nouvel espoir dans la lutte contre Alzheimer
Longtemps, la communauté scientifique a cherché des moyens efficaces de prévenir ou de ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer, qui demeure aujourd’hui la forme la plus fréquente de démence selon l’Organisation mondiale de la Santé. Affectant environ 60 à 70 % des 57 millions de patients souffrant de démence à travers le monde, cette maladie laisse trop souvent les familles et les patients démunis face à l’insuffisance des traitements actuels.
La fibre alimentaire : une piste inattendue
C’est dans ce contexte que des chercheurs du Buck Institute for Research on Aging ont publié récemment une étude ouvrant une perspective inédite. Leur travail, mené sur un modèle murin avancé, révèle que l’ajout de fibres alimentaires, notamment l’inuline, dans l’alimentation pourrait restaurer l’équilibre immunitaire intestinal et atténuer certains symptômes liés à Alzheimer. À vrai dire, même si les plaques cérébrales n’ont pas systématiquement diminué chez les souris testées, celles-ci affichaient néanmoins moins de signes de fragilité, moins de tremblements et un état général amélioré.
L’axe intestin-cerveau au cœur du débat scientifique
L’une des découvertes majeures souligne que la maladie ne touche pas uniquement le cerveau. Le dérèglement du système immunitaire intestinal joue également un rôle crucial. Selon les chercheurs, les cellules immunitaires issues du tube digestif migreraient vers le cerveau enflammé lors d’Alzheimer, fragilisant ainsi l’intestin. L’apport en fibres – surtout en inuline – semble revitaliser ces cellules et soutenir ce que l’on nomme désormais l’axe intestin-cerveau. Les fibres nourrissent en effet des microbes produisant des acides gras à chaîne courte, molécules capables d’interagir avec le cerveau et susceptibles de protéger les neurones.
Les bénéfices potentiels pour la prévention ou l’accompagnement pourraient s’articuler autour de plusieurs points essentiels :
- Réduction de l’inflammation systémique : l’amélioration du microbiote intestinal par les fibres limite les signaux inflammatoires nocifs.
- Simplicité d’intégration : consommer davantage de légumes riches en fibres (carottes, oignons), fruits (pommes, baies), céréales complètes (quinoa, avoine) ou légumineuses reste accessible à tous.
Vers une application concrète… mais prudente
Toutefois, il convient d’aborder ces résultats avec discernement : bien que simples à adopter et sans danger apparent, ces recommandations reposent sur des expériences animales. Des essais cliniques chez l’humain demeurent donc indispensables avant d’envisager un changement concret dans les stratégies thérapeutiques contre la maladie d’Alzheimer. Si la science avance par petits pas, elle n’en offre pas moins ici une note d’espoir inattendue aux proches comme aux patients.