BlaBlaCar profite-t-il des grèves SNCF avec des commissions atteignant 22 % par trajet ?

Alors que les grèves SNCF perturbent fortement le trafic ferroviaire, BlaBlaCar applique des commissions pouvant atteindre 22 % sur chaque trajet. Ce niveau de prélèvement interroge sur la stratégie de la plateforme en période de crise pour les voyageurs.

Covoiturage : quand la grève ferroviaire booste BlaBlaCar

Avec les menaces de grève planant sur le réseau SNCF, de nombreux voyageurs cherchent à éviter l’incertitude des trains annulés.

Ce contexte tendu fait exploser la demande sur les plateformes de covoiturage, où, selon BlaBlaCar, « nous observons toujours une hausse entre 30 et 50 % du nombre de trajets effectués » dès qu’une perturbation frappe le rail. Un mouvement bien connu des habitués, qui voient dans cette alternative une façon sûre de maintenir leurs déplacements.

Des frais de service à la loupe

Mais ce succès repose aussi sur un modèle économique précis. Sur chaque réservation, le site prélève des frais de service. La terminologie officielle insiste : il ne s’agit pas d’une simple marge, mais d’un montant « ajouté au prix de la place pour la plupart des trajets en covoiturage proposés sur l’appli ». Ces frais permettent, selon la plateforme, d’assurer une expérience fiable et fluide. Parmi les services mis en avant par BlaBlaCar, on retrouve :

• Un service client disponible 7 jours sur 7
  Un système de paiement sécurisé
  Une protection contre les arnaques
  La vérification rigoureuse des profils

L’intégralité de ces coûts est supportée par le passager ; le conducteur n’en voit pas la couleur.

Combien cela coûte-t-il vraiment ?

À première vue, BlaBlaCar avance une fourchette comprise entre 16 et 20 % du prix total payé par le passager (hors TVA). Pourtant, l’examen attentif d’un trajet Rennes–Rouen proposé en pleine grève révèle un tarif légèrement supérieur : pour un billet à 43,99 euros (dont 34 euros reversés au conducteur), les frais atteignent 9,99 euros avec TVA incluse – soit environ 22,7 % du total. En retirant la TVA (fixée à 20 %), on revient à un taux proche de celui annoncé initialement : autour de 18 %.

Interrogée par nos soins sur d’éventuelles fluctuations lors des pics de fréquentation, la société précise que ses « frais restent dans la fourchette annoncée », tout en restant discrète sur une éventuelle hausse ponctuelle.

Bilan et perspectives

Derrière ces chiffres parfois jugés élevés pour une simple plateforme numérique, la marque défend son modèle : offrir « un service fiable, sécurisé et de qualité à notre communauté ».

Reste que pour l’utilisateur pressé ou inquiet face aux mouvements sociaux chez SNCF, le covoiturage s’impose comme un choix pragmatique… quitte à payer un peu plus cher pour garantir son trajet.