Attentat Charlie Hebdo : Ce que nous savons ce matin
La traque des frères Kouachi se poursuit dans la Picardie. Entre-temps, le profil des deux suspects se dégage de plus en plus.
48 heures après l’attentat de Charlie Hebdo qui a fait 12 morts, la traque autour des frères Kouachi se poursuit. Selon les dernières informations parvenues, les deux suspects auraient été pistés entre l’Oise et l’Aisne en Picardie, notamment dans la forêt de Longpont. Une traque menée par les équipes du RAID et du GIGN qui travaillent pour la première fois de leur histoire en collaboration. Les équipes devraient renforcer leurs effectifs en début de matinée, pour traquer les deux hommes qui sont lourdement armés.
Une traque qui se fait en marge d’une autre, où une fusillade a eu lieu à Montrouge hier matin, faisant une victime, une policière de 26 ans. Selon les premières indications, l’homme recherché n’aurait pour le moment aucun lien avec l’attaque terroriste de Charlie Hebdo.
Les frères Kouachi étaient sur la liste noire américaine
Les heures passent et les informations se développent sur les profils des deux suspects. Selon un responsable américain des forces de l’ordre, Chérif et Saïd Kouachi figuraient sur la liste de surveillance depuis des années et étaient interdits de prendre des vols au départ ou à destination des Etats-Unis. Saïd Kouachi, l’ainé, serait d’ailleurs parti au Yémen en 2011 pour apprendre le maniement des armes. Les autorités américaines pensaient dès lors qu’il avait pu être en contact avec des hauts dirigeants d’Al Qaida au Yemen.
Chérif Kouachi, ses voisins témoignent
« Un garçon sympathique et correct » dur de croire que c’est en ces termes que l’on parle de Chérif Kouachi, l’un des deux suspects. Domicilié à Gennevilliers, (Hauts-de-Seine) ses voisins le décrivent comme quelqu’un de discret, calme et sympathique. Pour autant, certains ont la rancune tenace et ne sont pas prêts de pardonner à leur ancien voisin : « Je n’étais pas d’accord avec les caricatures de Mahomet » déclare un voisin qui a tenu à rester anonyme. « Quand je voyais qu’ils [Charlie Hebdo] se faisaient hacker, (ndlr : en 2011) je trouvais que c’était de bonne guerre. Mais la guerre est allée trop loin. Ce qu’ils ont fait ne rend service à personne. Ça me fait d’autant plus de peine sachant qu’ils ont sali ma religion et qu’il y aura encore plus d’amalgames. On n’avait vraiment pas besoin de ça. C’est pas du tout ce qu’on demande. Personnellement je demande simplement à passer une bonne journée. »
« Vive la France » l’hommage de Barack Obama
Depuis l’attaque à Charlie Hebdo, les hommages du monde entier continuent d’affluer. Celui de Barack Obama n’est pas passé inaperçu, avec une visite inattendue à l’ambassade de France à Washington. Ce dernier, a tenu à écrire dans le livre de condoléances : « Au nom de tous les Américains, je fais part aux Français de notre solidarité après cette terrible attaque terroriste à Paris. Nous avançons ensemble, convaincus que la terreur ne vaincra pas la liberté et les idéaux qui sont les nôtres, les idéaux que illuminent le monde. Vive la France! »
Agression raciste en Isère
Si l’hommage de Barack Obama s’est passé sans accrocs, la minute de silence en Isère en hommage aux victimes de Charlie Hebdo a été entachée d’une agression à caractère raciste. Un lycéen de 17 ans d’origine maghrébin qui participait à l’hommage a été la cible d’insultes avant de se faire rouer de coups par cinq personnes. Il lui a été prescrit trois jours d’interruption temporaire de travail. Les agresseurs étant toujours en fuite, une plainte a été déposée.