À son niveau le plus bas en deux mois, le pétrole subit la faiblesse de la demande chinoise

La chute des prix du pétrole s'explique par le ralentissement de la demande en Chine, coincée dans une crise immobilière permanente avec une consommation en baisse, et une économie américaine en déclin. Quelle sera la prochaine étape pour ces deux puissances mondiales ?

La chute des cours du pétrole

Lundi, le pétrole a vu ses cours reculer de façon inattendue. Le baril de Brent a chuté sous les 80 dollars, une première depuis juin, perdant 1,66% pour clôturer à 79,78 dollars. De son côté, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a vu son cours régresser de 1,75% à 75,81 dollars.

L’impact de la demande chinoise

La principale cause de cette baisse soudaine est la réduction de la demande en Chine, plus grand importateur mondial de pétrole. Comme le souligne John Evans, de PVM Energy, la situation difficile de l’industrie chinoise a grandement influencé le marché. Après la publication de chiffres de croissance économique décevants au deuxième trimestre, la Chine fait face à une crise de l’immobilier persistante et une consommation en berne, malgré la levée des restrictions sanitaires liées au covid il y a un an et demi.

Le ralentissement économique américain

La conjoncture économique américaine n’est pas non plus favorable aux cours de l’or noir. Comme l’indique John Kilduff d’Again Capital, la perspective d’une réduction surprise des taux d’intérêt par la Fed – alors que celle-ci se réunit ce mardi et mercredi – pourrait avoir des répercussions négatives sur le marché pétrolier. Bien que cette hypothèse ne soit soutenue que par une minorité, elle est suffisamment sérieuse pour être prise en considération par les investisseurs.

Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient

Enfin, une nouvelle dimension doit être considérée dans l’analyse des fluctuations de prix :« les événements survenus au Moyen-Orient dans le week-end ». Les analystes d’Energi Danmark signalent que la volatilité des cours est également alimentée par les craintes « d’une nouvelle escalade dans un conflit déjà tendu depuis plusieurs » mois.

En effet, une frappe meurtrière sur le plateau syrien du Golan, imputée par Israël au Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran et allié du Hamas palestinien, a provoqué une incertitude grandissante parmi les acteurs du marché pétrolier, renforçant ainsi la volatilité des prix. L’évolution future de la situation au Moyen-Orient sera donc à surveiller de près, car elle pourrait avoir des conséquences significatives sur le marché du pétrole.