Un verre de vin quotidien n’augmente pas la longévité, affirment des chercheurs canadiens
Les études suggérant une longévité accrue chez les consommateurs modérés de vin pourraient être erronées. Les chercheurs pensent qu'en raison de questionnaires mal conçus, des ex-buveurs malades sont souvent classifiés comme des abstinents, biaisant ainsi les conclusions.
TL;DR
- Ce message prônant la consommation modérée d’alcool pourrait être mal compris.
- Des études sur l’alcool pourraient être biaisées en faveur de la consommation.
- Un lien entre la consommation modérée d’alcool et une longévité accrue est remis en cause.
La consommation modérée d’alcool : des bénéfices pour la santé ?
Le message de santé publique « L’alcool est à consommer avec modération » est largement diffusé et reconnu par tous. Toutefois, plutôt qu’un avertissement sur les dangers d’une consommation excessive d’alcool, il est parfois perçu comme un encouragement à profiter de supposés bienfaits d’une consommation modérée.
En effet, depuis quatre décennies, le vin a été associé à des vertus antioxydantes potentiellement bénéfiques pour la santé cardiovasculaire.
Critiques et mises en cause des études sur l’alcool
Cependant, une récente analyse, relayée par Le Parisien, vient déconstruire cette conception largement répandue. Publiée en juillet 2024 dans le Journal of Studies on Alcohol and Drugs, cette étude menée par des chercheurs canadiens remet en question l’affirmation selon laquelle une consommation quotidienne et modérée de vin prolongerait l’espérance de vie. Les résultats de cette recherche s’appuient sur l’examen de 107 publications scientifiques parues entre 1980 et 2021, toutes portant sur les habitudes de consommation d’alcool et leur lien avec la longévité.
Selon ces universitaires canadiens, la majorité de ces études serait biaisée en ne se basant que sur les habitudes de consommation récentes. Comme l’explique le principal auteur Tim Stockwell, «La plupart ne posent pas de questions préalables sur la consommation au cours de la vie».
Faussement abstinents et longévité : un lien non prouvé
Le groupe des soi-disant «abstinents» utilisé dans ces études pourrait donc compter parmi ses membres des personnes âgées ayant consommé de l’alcool toute leur vie avant un arrêt récent pour raisons de santé. Leur santé dégradée par l’alcool aurait alors été attribuée à une absence de consommation, créant ainsi un biais dans les résultats.
Ces nouveaux résultats suggèrent qu’il n’y a aucune corrélation entre une consommation modérée d’alcool et une durée de vie prolongée. Cette révélation pourrait remettre en question notre interprétation actuelle sur les avantages supposés d’une consommation modérée d’alcool et appelle à une révision des approches sur l’étude des effets de l’alcool sur la santé.