Turquie : le mariage d’une jeune fille de 14 ans empêché in extremis par deux ONG

De par l'intervention des autorités turques alertées par deux ONG, le mariage d'une jeune fille de 14 ans avec un homme de 23 ans a été empêché à la dernière minute. En Turquie, l'âge légal pour se marier est fixé à 17 ans, voire 16 dans certains cas.

Il y a peu, en Turquie, une jeune fille de 14 ans était appelée à se marier avec un homme de 23 ans. La première était vêtue conformément à la tradition, à savoir de nombreux bijoux en or et une robe blanche marquée d’un ruban rouge synonyme de virginité.

Mais comme le rappellent nos confrères du Figaro, la loi turque interdit les mariages où l’un des deux futurs mariés a moins de 17 ans. Dans certains cas et la délivrance d’une dérogation spéciale, cette limite peut être abaissée à 16 ans. Dans tous les cas, l’union décrite plus haut apparaissait illégale, même si les mariages précoces restent répandus.

Mariage d’une jeune fille de 14 ans en Turquie : une ONG alertée par un habitant

Ce mariage se tenait dans le quartier Güzelevler, dans le district de Seyhan. Une célébration qui a donné lieu à une alerte, comme l’indique Avni Yigit Goksu, un responsable de l’ONG UCIM luttant pour faire respecter les droits des enfants :

“Un habitant du quartier de Güzelevler nous a appelés pour dénoncer cette union. Nous avons immédiatement alerté la police et nos avocats se sont mobilisés sur place. Après constat, la fillette de 14 ans a été confiée à l’autorité de la protection de l’enfance, tandis que ses parents et le marié ont été placés en garde à vue puis libérés. Mais nous nous battrons sans relâche pour qu’ils soient condamnés”.

Et d’ajouter : “La catastrophe a été évitée à la dernière minute car nous avons été informés à 15 heures et l’union devait avoir lieu à 16h30. Notre combat est d’endiguer le mariage précoce, véritable fléau de notre société. Nous espérons que cette fillette pourra vivre comme elle souhaite”.

L’adolescente mentionne des fiançailles consenties

On nous précise qu’une autre association, Mor, est intervenue pour faire annuler ce mariage. Et si la jeune fille a depuis affirmé qu’il s’agissait de “fiançailles” et non d’un mariage et qu’elle était “consentante” dans cette démarche, autant les autorités que les associations de défense des enfants redoutent des propos émis “sous pression familiale”.