Cagnes-sur-Mer : la mairie refuse de marier un couple avec une différence d’âge de 42 ans
La mairie de Cagnes-sur-Mer a récemment suspendu un mariage qu'elle jugeait ainsi suspect. Une enquête est en cours afin de vérifier la validité de cette union entre une femme de 38 ans et un homme de 80 ans.
L’amour n’a pas d’âge, aime-t-on à dire pour faire comprendre qu’un tel sentiment peut être partagé entre deux personnes n’appartenant pas à la même génération. Il semblerait en revanche qu’une limite existe pour les couples désirant se marier. La mairie de Cagnes-sur-Mer vient ainsi de suspendre un mariage en raison d’une différence d’âge trop importante à ses yeux.
Le 20 novembre dernier, Déborah, 38 ans, et Jean-Claude, 80 ans, avaient déposé en mairie un dossier signifiant leur intention de se marier, deux ans après leur rencontre. Huit jours plus tard, le couple est convoqué pour une audition devant l’officier d’état civil. Déborah et Jean-Claude sont auditionnés séparément et sans savoir le pourquoi de leur venue.
Un mariage à Cagnes-sur-Mer suspendu le temps d’une enquête
Cité par Nice-Matin, le directeur de cabinet du maire Alain Lucas explique la raison des auditions : « Il y a eu plusieurs facteurs qui nous ont poussés à être prudents sur les intentions de cette union. Il y a d’abord l’écart d’âge de 42 ans. Puis le fait qu’elle soit assistante de personne en fin de vie et que monsieur venait de perdre sa mère qu’il gardait à son domicile et dont elle s’occupait. Ensuite, ils voulaient se marier très rapidement, sans que les enfants de la dame en soient informés. En fonction de ces faits, l’officier d’état civil a estimé qu’il y avait un doute sur l’intention matrimoniale. Et nous avons donc lancé la procédure d’audition comme la loi nous y autorise ».
Le directeur de cabinet poursuit : « Lors de l’audition, la dame a été discrète. Selon l’officier d’état civil, ce n’était pas le cas du monsieur dont les propos étaient tout le temps tournés vers l’aspect physique de sa compagne et de leur relation. Suite à cela, nous avons fait un rapport au procureur de la République qui a décidé de surseoir au mariage et de faire une enquête dans le seul but de protéger l’un ou l’autre des conjoints d’un éventuel abus de faiblesse. »
Les résultats seront connus le 12 février 2018
Déborah et Jean-Claude ont mal vécu ces interrogatoires selon lesquels la femme « avait l’air » amoureuse et l’homme davantage porté sur le sexe et le désir de « déshériter ses enfants ». « Un tissu de mensonges » pour la trentenaire, alors que l’octogénaire avoue un excès de colère contre l’officier d’état civil, une attitude que Jean-Claude met sur le compte d’une incompréhension de la situation. « Nous sommes convoqués dans quelques jours au commissariat pour être entendus et moi-même devant un psychiatre. On a l’impression d’être des criminels. Ce n’est quand même pas un délit de s’aimer même quand on a une grande différence d’âge ? », a-t-il ajouté.
Tous deux ont par ailleurs refusé de signer le procès-verbal de l’audition. Ils devront patienter jusqu’au 12 février prochain pour savoir s’ils peuvent finalement se passer la bague au doigt.