Star Wars : du scepticisme à l’icône planétaire

Image d'illustration. Star WarsADN
À sa sortie, Star Wars était un film douteux pour 20th Century Fox, mais il allait devenir un phénomène mondial.
Tl;dr
- Avant sa sortie en mai 1977, Star Wars était très mal accueilli par les studios, qui doutaient de son potentiel.
- 20th Century Fox a lancé le film en l’associant à une autre sortie plus sûre, espérant ainsi convaincre les exploitants de salles.
- Contre toute attente, le film est devenu un succès massif, prouvant que l’audace et l’innovation pouvaient transformer un pari risqué en phénomène culturel et financier.
Des débuts laborieux pour un futur mythe
Qui aurait parié sur Star Wars avant mai 1977 ? Peu de monde, manifestement. Du côté de la société de production, 20th Century Fox, la méfiance était telle que le studio s’est senti obligé de joindre le film à une autre sortie pour convaincre les exploitants de salles. Un procédé révélateur du scepticisme ambiant, même à Hollywood : difficile d’imaginer alors que ce « space opera » innovant, aux sabres laser et à la distribution encore peu connue, allait bientôt changer la donne.
Le pari risqué de 20th Century Fox
C’est donc par une manœuvre assez inédite que Fox a conditionné la programmation estivale des cinémas : quiconque souhaitait diffuser The Other Side of Midnight, adaptation d’un roman populaire signé Sidney Sheldon, devait aussi projeter Star Wars. Il faut dire que l’autre film, romance dramatique au ton grave et au format fleuve (près de trois heures), semblait taillé pour le succès… sur le papier. Pourtant, il n’a pas fait le poids face à l’inventivité déconcertante du long-métrage de George Lucas.
D’un flop attendu à un raz-de-marée culturel et financier
Ironie du sort : là où l’on attendait le triomphe d’une valeur sûre, c’est l’audace qui a séduit le public. Après un an d’exploitation et plusieurs ressorties, Star Wars a amassé plus de 314 millions de dollars rien qu’aux États-Unis — soit plus de 1,6 milliard actualisés en valeur 2025. Ce succès fulgurant a même éclipsé des blockbusters contemporains tels que les nouveaux volets de Batman ou James Bond lors d’éditions spéciales.
Dans le contexte estival tout juste inauguré par le phénomène Les Dents de la mer, miser sur une œuvre aussi novatrice relevait presque du pari fou. Les critiques jugeaient quant à eux The Other Side of Midnight trop convenu et sa longueur dissuasive. Une erreur stratégique récurrente dans l’industrie : bien rares sont ceux capables d’anticiper un plébiscite comme celui qui a accueilli The Sixth Sense, Paranormal Activity ou My Big Fat Greek Wedding. À l’inverse, certains flops mémorables — pensons à Wild Wild West ou au Godzilla de Roland Emmerich — avaient tout du hit annoncé.
L’inattendu comme moteur d’innovation
Finalement, l’histoire retiendra que c’est bien la fraîcheur et la différence qui ont conquis les spectateurs. Un rappel salutaire pour les studios : dans cet univers imprévisible qu’est celui du cinéma, rien ne vaut parfois une prise de risque assumée. Le cas Star Wars, sans foi initiale mais avec toute son inventivité, demeure sans conteste une leçon toujours actuelle pour toute l’industrie du divertissement.