Se ronger les ongles : un geste anodin aux risques graves d’infections telles que la septicémie

Image d'illustration. Lime à onglesADN
Ronger ses ongles n’est pas un simple tic anodin : ce geste expose à des infections sévères, dont certaines peuvent évoluer vers des complications graves comme la septicémie, alertent les professionnels de santé.
Tl;dr
- Le rongement d’ongles expose à des infections graves.
- Des risques pour la santé bucco-dentaire et digestive existent.
- L’impact psychologique et social est souvent sous-estimé.
Se ronger les ongles : un geste courant aux conséquences sous-estimées
Difficile de s’en débarrasser, le rongement des ongles – connu médicalement sous le nom d’onychophagie – concerne près de 30 % de la population mondiale. Ce comportement débute généralement dès l’enfance, souvent en réaction au stress, à l’anxiété ou à l’ennui. Mais derrière ce réflexe apparemment anodin se cachent des conséquences parfois bien plus sérieuses qu’il n’y paraît.
Risque infectieux : quand l’habitude tourne au danger
Si les effets immédiats peuvent sembler mineurs, il est essentiel de prendre conscience que le rongement des ongles fragilise la peau qui entoure l’ongle. De petites lésions et plaies apparaissent, devenant des portes d’entrée pour toutes sortes de bactéries naturellement présentes sur les mains ou dans la bouche. Dans certains cas extrêmes, ces infections locales peuvent évoluer vers une complication dramatique : le sepsis. Cette réaction inflammatoire généralisée survient lorsque l’organisme répond violemment à une infection, pouvant mener à des défaillances organiques, voire à la mort sans prise en charge rapide. Prévenir ce scénario passe par une hygiène rigoureuse… et par l’arrêt du rongement compulsif.
Effets sur la santé physique et buccale
La liste des désagréments liés à cette habitude est longue :
- Dommages cutanés et unguéaux : formation d’ongles incarnés, de peaux arrachées douloureuses, déformations persistantes et vulnérabilité accrue aux infections (notamment la paronychie).
- Problèmes dentaires : fissures, dents ébréchées ou déplacées, douleurs mandibulaires et atteinte de l’émail – autant de conséquences méconnues mais fréquentes.
- Troubles digestifs ponctuels, dus à l’ingestion accidentelle de fragments d’ongles ; dans de rares cas, cela peut entraîner un blocage intestinal.
L’aspect psychologique : honte et stigmatisation sociale
Bien souvent, le rongement d’ongles s’inscrit dans la catégorie des comportements répétitifs centrés sur le corps (BFRB). Ce trouble peut générer une véritable détresse émotionnelle : isolement social, sentiment de honte ou altération durable de l’estime personnelle. Contrairement à certaines idées reçues – selon lesquelles cette pratique pourrait renforcer le système immunitaire chez l’enfant –, les spécialistes déconseillent formellement ce « remède » aux allergies tant les risques sont supérieurs.
Quelles solutions pour rompre avec ce geste ? Les experts recommandent d’identifier ses déclencheurs (stress ou ennui), d’entretenir ses ongles régulièrement pour limiter la tentation et, parfois, de consulter un professionnel si le trouble devient envahissant. La prise en charge peut alors s’appuyer sur des approches comme la thérapie comportementale ou le recours à des objets substitutifs.
Derrière ce geste anodin se cache donc un véritable enjeu sanitaire et social. Un simple coup d’œil sur ses mains suffit parfois à rappeler qu’un petit effort vaut mieux que bien des complications évitables.