Une habitude quotidienne en apparence anodine augmenterait de 50 % le risque d’hémorroïdes

Image d'illustration. Toilette blanche minimaliste et accents de boisADN
Une pratique quotidienne, souvent jugée inoffensive, pourrait pourtant accroître de moitié le risque de développer des hémorroïdes. Des recherches récentes mettent en lumière ce lien préoccupant et appellent à repenser certains gestes du quotidien.
Tl;dr
- Utiliser son smartphone aux toilettes augmente le risque d’hémorroïdes.
- Rester longtemps aux toilettes, et uniquement en plein effort, est un facteur clef.
- Limiter le temps passé aux toilettes évite l’inconfort.
Un geste anodin, une conséquence inattendue
À l’ère du numérique, rares sont ceux qui se séparent de leur smartphone, même dans les moments d’intimité. Une récente étude parue dans la revue PLOS ONE vient pourtant remettre en question cette habitude devenue banale. D’après les chercheurs, l’utilisation du téléphone sur les toilettes pourrait augmenter de manière significative le risque de développer des hémorroïdes, un trouble aussi fréquent que douloureux.
Des chiffres qui interpellent
Pour mener à bien leur enquête, des scientifiques ont suivi 125 adultes lors d’une coloscopie. Par le biais de questionnaires détaillés, ils ont recueilli des informations sur leurs habitudes : alimentation en fibres, fréquence de l’exercice physique, mais surtout utilisation du téléphone pendant la défécation. Les résultats frappent par leur clarté : près de 66 % des participants ont admis consulter leur smartphone aux toilettes. Plus révélateur encore, ce comportement double presque la durée passée assise – souvent plus de cinq minutes –, ce qui n’est pas sans conséquences sur la santé vasculaire du rectum.
Selon l’analyse statistique menée, les utilisateurs réguliers du smartphone en situation d’aisance présentent un risque accru de 46 % d’avoir des symptômes liés aux hémorroïdes, et ce même après avoir écarté d’autres facteurs comme l’âge ou le régime alimentaire. Ainsi, il apparaît que la simple durée – et non uniquement le fait de forcer – serait déterminante.
Comprendre le mécanisme derrière le risque
Pourquoi cette corrélation ? La posture assise prolongée exerce une pression continue sur les veines du rectum et de l’anus. À la différence du squat naturel qui facilite l’expulsion rapide des selles, s’attarder distraitement sur son écran prolonge inutilement cette tension. Pire : notre mobilier sanitaire moderne n’offre pas toujours le soutien optimal au plancher pelvien.
L’étude démontre ainsi que c’est moins l’effort volontaire que le temps passé qui favorise la formation ou l’aggravation des hémorroïdes — un constat à rebours des idées reçues. Le défilement infini sur les réseaux sociaux peut donc se payer cher au fil du temps.
Prévenir plutôt que subir
Quelques gestes simples permettent toutefois de limiter ce risque croissant :
- Réduire la durée passée aux toilettes à moins de cinq minutes.
- Laisser son téléphone hors de portée pour éviter toute distraction.
- Soutenir ses pieds avec un petit tabouret pour reproduire une posture accroupie.
- Miser sur une alimentation riche en fibres et rester hydraté.
Chaque année, les hémorroïdes représentent des millions de consultations et plus de 800 millions de dollars dépensés dans le monde. Il suffit parfois d’un réflexe simple – laisser son portable à distance – pour préserver sa santé intestinale. Les conseils prodigués par nos aînés semblent ici trouver une nouvelle justification scientifique…