Pénurie de personnel dans la restauration : Il faudrait assurer le renouvellement du contrat de travail saisonnier, selon un responsable
Encore une journée avant le retour des cafés et autres apéros en terrasse mais le tout en respectant une jauge qui ne sera pas imposée aux établissements de moins de dix tables. Souci : le secteur manque de bras…
La réouverture des terrasses (et commerces) est un moment très important pour les Français, pour le moral, assure selon Bruno Le Maire (ministre de l’Économie et des Finances), qui ajoute que ‘collectivement, nous attendons ce moment avec impatience. Dès demain mercredi 19 mai, ce sera le début de la deuxième phase du déconfinement prévu par le gouvernement. Si les cafetiers et restaurateurs s’en réjouissent, beaucoup ont du mal à trouver le personnel nécessaire.
Sur franceinfo, le secrétaire général de la Fédération des services CFDT, Olivier Guivarch a pointé plusieurs problèmes : « A ce jour, le secteur d’activité prend conscience qu’il faut changer les conditions de travail. La restauration a connu une importante perte de main d’oeuvre depuis le début de la pandémie.On pense souvent que les métiers de la restauration sont des métiers qui sont peu qualifiés, hormis éventuellement le chef cuisinier. C’est tout à fait faux. Il faut des compétences très particulières pour manager une salle, pour servir des clients, pour être à leur écoute, pour comprendre leurs demandes, les orienter, pour aider en cuisine. Chaque métier a des compétences très particulières« , assure le responsable.
Il faut absolument faire que ces saisonniers soient assurés d’être mieux payés
Selon Olivier Guivarch, plusieurs pistes doivent être étudiées pour que le personnel de la restauration s’épanouisse, notamment apporter plus de visibilité : « Pour les saisonniers, c’est d’abord et avant tout une reconnaissance salariale. Il faut absolument améliorer le pouvoir d’achat des saisonniers, d’autant plus qu’il y a une réforme de l’assurance chômage que la CFDT combat et dénonce qui pourrait être mise en œuvre. Les saisonniers seront les premiers concernés par la réforme de l’assurance chômage, qui doit entrer en vigueur au 1er juillet. Donc, il faut absolument faire que ces saisonniers soient assurés d’être mieux payés. C’est pour ça que nous revendiquons une prime de précarité pour l’ensemble des contrats de courte durée, y compris les contrats saisonniers. Et puis, pour améliorer aussi la qualité de l’emploi et la durabilité, il faudrait aussi assurer le renouvellement du contrat de travail saisonnier. Une forme de garantie de réembauche d’une saison à l’autre. Cela existe dans certains secteurs. Nous pouvons négocier dans toute la branche« , poursuit-il.
Autres difficultés pour les salariés du secteur : La difficulté des horaires, du planning, comme le précise le directeur d’un restaurant ‘Flunch’ en Normandie : « 50 % de mon personnel ne reviendra pas pour la réouverture. Même s’ils gagnent moins dans d’autres secteurs, le fait de ne plus travailler tous les week-ends, les soirs, ne plus avoir d’horaires à coupure les a fait partir de notre secteur« .