Le COVID pourrait altérer la qualité du sperme et influencer la santé des générations futures

Image d'illustration. Covid virusADN
Des études récentes révèlent que le COVID-19 pourrait altérer la qualité du sperme, soulevant des inquiétudes quant à d’éventuelles conséquences sur la fertilité masculine et la santé des générations futures, selon des analyses scientifiques en cours.
Tl;dr
- COVID modifie le sperme, impactant la descendance chez la souris.
- Augmentation de l’anxiété observée chez les petits des mâles infectés.
- Effets à long terme possibles, recherches humaines nécessaires.
Des effets inattendus de la pandémie sur les générations futures ?
Depuis que la pandémie de COVID-19 a bouleversé la planète en 2020, les chercheurs s’interrogent sur ses répercussions profondes, bien au-delà des millions de morts recensés par l’Organisation mondiale de la Santé. Si l’impact psychologique immédiat du virus et des mesures d’isolement n’est plus à démontrer – notamment chez les jeunes contraints à une socialisation réduite – une étude australienne dévoile aujourd’hui un possible héritage biologique méconnu.
Un lien inédit entre infection et anxiété héritée
Une équipe du Florey Institute of Neuroscience and Mental Health, basé à Melbourne, a mené une expérience singulière : infecter des souris mâles avec le virus responsable du COVID-19, puis observer leur descendance. D’après les résultats publiés dans la revue scientifique Nature Communications, toutes les souris issues de pères contaminés ont présenté davantage de comportements anxieux par rapport au groupe témoin. À ce sujet, Elizabeth Kleeman, première auteure de l’étude, précise : « We found that the resulting offspring showed more anxious behaviours compared to offspring from uninfected fathers ».
Les scientifiques détaillent qu’en particulier, les femelles affichaient d’importants changements dans l’activité génétique de leur hippocampe — région clé pour la régulation émotionnelle. Ces modifications pourraient résulter d’une transmission dite épigénétique via le sperme altéré par l’infection. Carolina Gubert, co-responsable du projet, souligne : « This may contribute to the increased anxiety we observed in offspring, via epigenetic inheritance and altered brain development ».
Pandémie et héritage génétique : quelles implications pour l’humain ?
Le point marquant demeure : selon Anthony Hannan, chercheur principal, jamais jusqu’ici un travail n’avait mis en lumière d’effets aussi durables du SARS-CoV-2 sur le comportement et le développement cérébral des générations suivantes. Une analyse moléculaire a révélé que certains ARN contenus dans le sperme des mâles infectés régulent précisément des gènes essentiels au développement cérébral.
Cependant, ces observations restent confinées au modèle murin. Le chercheur rappelle prudemment : « If our findings translate to humans, this could impact millions of children worldwide… with major implications for public health ». Il est donc urgent d’élargir ces recherches à l’humain afin de cerner l’ampleur réelle du phénomène.
Pandémie : retombées psychologiques persistantes chez les plus jeunes
Rappelons qu’un examen international portant sur une quarantaine d’études dans quinze pays (publié dans Nature Human Behaviour) avait déjà alerté sur le retard scolaire persistant chez les enfants après les disruptions causées par la pandémie. Cette nouvelle piste – celle d’une transmission biologique potentielle de l’anxiété — s’ajoute ainsi à la liste des défis sanitaires et sociaux post-pandémie que nos sociétés devront appréhender.