« Paris Match »: d’un empire à l’autre, de Bolloré à Arnault ?
Le groupe de luxe LVMH dirigé par Bernard Arnault, déjà propriétaire du groupe de presse Les Échos - Le Parisien, pourrait désormais accroître son empire médiatique grâce à l'acquisition du journal possédé par le milliardaire Vincent Bolloré. Cela pose-t-il le problème de la concentration des médias ?
Tl;dr
- LVMH négocie le rachat de Paris Match à Lagardère.
- La vente devrait prendre du temps et impliquera des discussions syndicales.
- Le chiffre d’affaires du pôle médias de Lagardère a baissé de 9 % en 2023.
- Le rachat fait suite à la cession de Gala au groupe Le Figaro par Vivendi.
Le futur de Paris Match en discussion
Il semblerait que le célèbre magazine français Paris Match soit sur le point d’entrer dans une nouvelle ère. Le géant du luxe LVMH, dirigé par Bernard Arnault, est actuellement en négociations exclusives avec le groupe de médias Lagardère pour racheter le titre, une information confirmée par les deux parties mardi dernier.
Un processus complexe et lent
La vente de Paris Match, qui compte près de 450.000 lecteurs fidèles chaque semaine, ne sera cependant pas une mince affaire. Comme l’a souligné Arnaud Lagardère, PDG du groupe éponyme, le processus « prendra sans doute du temps ». De plus, des discussions avec les syndicats de Paris Match seront nécessaires, ajoutant une couche supplémentaire de complexité au dossier.
Une surprise dans le paysage médiatique français
Cette annonce survient dans un contexte difficile pour Lagardère. Son pôle médias, qui comprend entre autres Europe 1 et le Journal du Dimanche, a affiché un recul de 9 % de son chiffre d’affaires en 2023. La vente de Paris Match s’inscrit également dans la foulée de la cession surprenante du magazine Gala au groupe le Figaro par Vivendi, dans le but de répondre aux exigences de l’UE pour l’acquisition de Lagardère.
Selon une source proche des milieux Bolloré et Lagardère, « les familles Arnault et Bolloré ne voulaient pas se fâcher, le trophée de la réconciliation, c’est Match. » Cette vente semble donc être le fruit d’un accord, d’un « pacte de non-agression » en quelque sorte, entre deux des magnats les plus puissants de France. Le résultat de ces négociations pourrait avoir une incidence majeure sur le paysage médiatique français à l’avenir.