Nord : une pédiatre condamnée à 18 mois avec sursis pour homicide involontaire sur une fillette
Mardi, une pédiatre de l'hôpital de Cambrai, dans le Nord, a été condamnée à 18 mois de prison avec sursis pour homicide involontaire. La prévenue a ainsi été reconnue responsable de la mort d'une fillette de 3 ans en mars 2016.
Les faits ayant été jugés en début de semaine ont maintenant plus de quatre ans. Dans la nuit du 8 au 9 mars 2016, vers 1h30 du matin, Maréva, trois ans, avait été conduite à l’hôpital de Cambrai (Nord) pour des douleurs abdominales et des vomissements. Il était vers 8h30 quand l’enfant avait été découverte en arrêt cardiaque. En dépit de tentatives de réanimation qui avaient duré une heure, la victime s’était éteinte. Trois expertises médicales n’avaient semble-t-il pas pu s’accorder sur les causes précises de la mort. On parlait ainsi d’un état de choc, d’un mégacôlon toxique ou d’un volvulus du grêle comme le rapporte RTL.fr. L’incertitude demeure à ce sujet étant donné que la famille a refusé une autopsie.
Appelée, une pédiatre d’astreinte refuse d’abord d’intervenir pour une fillette
Il est rappelé qu’à l’époque des faits, seuls deux pédiatres, contre quatre en temps normal, se relayaient pour les astreintes de nuit. En observant l’état de la petite fille, une interne de médecine générale avait contacté la pédiatre senior d’astreinte qui l’avait alors redirigée vers le chirurgien d’astreinte. Ce dernier avait cependant refusé d’intervenir, indiquant qu’il n’avait ainsi pas à le faire si la pédiatre n’avait pas jugé bon de se déplacer elle-même. Après avoir été rappelée, la pédiatre était finalement arrivée sur place vers 3h45. Elle était repartie chez elle aux alentours de 4h30 après s’être assurée que l’enfant était sous surveillance. “Pour moi, elle n’allait pas mourir. Elle est en soins continus, avec un scop”, a déclaré la pédiatre mardi, en larmes.
Une “erreur de diagnostic” mais des “conditions défectueuses”
Me Brigitte Karila, avocate de la prévenue, a reconnu une “erreur de diagnostic” tout en pointant les “conditions défectueuses” de travail de sa cliente à l’hôpital, notamment le travail d’équipe. Pour le ministère public, la pédiatre a “involontairement causé la mort en ne prenant pas les mesures qui auraient pu éviter le décès”. Mardi, cette femme a été condamnée à 18 mois de prison avec sursis pour homicide involontaire. Me Christophe Donnette, avocat de la famille, se satisfait de ce verdict : “Nous espérons que cette décision permettra à la pédiatre de comprendre les fautes qu’elle a commises”. “Une condamnation pénale d’un médecin, c’est quelque chose de très exceptionnel, à la hauteur de la faute commise”, a-t-il ajouté.