Lozère : à cause d’un accent, l’État refuse le prénom de leur fils
Un couple originaire d'Occitanie a décidé d'appeler son enfant Artús, un prénom occitan. Mais l'État leur refuse ce prénom.
Sur le papier, le prénom Artús ne semble pas porter préjudice à son porteur. Pourtant, un couple de Mende, en Lozère, est en plein combat pour que leur fils puisse officiellement porter ce prénom. Pour le moment, l’État français le refuse à cause d’un simple accent.
Artus, c’est oui, Artús c’est non
Ce sont nos confrères de TF1 qui relaient le combat mené par ces parents. Tout commence le 15 décembre dernier lorsque le fils du couple vient au monde. Originaires d’Occitanie et, les parents décident d’appeler leur fils Artús, un prénom typique de la langue d’oc.
Le père de l’enfant, qui parle la langue de sa région, se rend donc à la mairie pour déclarer son enfant sous ce prénom, mais quelques jours plus tard, il reçoit un refus de la mairie de Mende au motif que le prénom de l’enfant n’est pas recevable.
Un « refus » de culture
Pour justifier ce choix, le maire de Mende invoque la circulaire du 23 juillet 2014 qui encadre l’orthographe des prénoms. Une circulaire qui interdit les signes qui n’existent pas dans l’alphabet français. Or, cet accent aigu sur le u est une spécificité régionale.
Pour le couple, il s’agit tout simplement d’un refus de la culture occitane de la part des autorités françaises.
Appelle aux autorités avant la justice
Les parents du petit Artús sont bien décidés à ne pas s’en laisser compter. Ils en appellent aujourd’hui à Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, pour que cette dernière intervienne et fasse valider le prénom de l’enfant.
Si le couple n’obtient pas gain de cause, il se réserve le droit de demander une dérogation au procureur de la République et de porter l’affaire en justice. En attendant, le livret de famille comporte le prénom Artus au lieu du prénom avec l’accent. Si la famille venait à avoir gain de cause, la modification ne devrait pas prendre trop temps, mais elle signifiera beaucoup pour ce couple.
Rappelons qu’en 2017, c’est le prénom breton Fañch qui avait été refusé par les autorités, cette fois à cause du « tilde » sur le n.