Bretagne : l’État civil refuse qu’un enfant soit prénommé “Fañch”
L'État civil a refusé à des parents bretons le droit de prénommer leur enfant "Fañch", et ce en raison du caractère "ñ" non reconnu dans l'orthographe française. Le couple a jusqu'à mardi pour proposer un autre prénom.
Jeudi, dans la commune de Quimper (Finistère, Bretagne), un enfant de sexe masculin a vu le jour. Un évènement très loin d’être étonnant à l’échelle nationale, mais dont les parents du petit garçons devraient se souvenir toute leur vie. Et a fortiori en regard des difficultés que ce couple rencontre actuellement quant à l’attribution d’un prénom à leur enfant.
Il n’a pas été question d’une inspiration ayant fait défaut à Jean-Christophe et sa compagne, puisque le prénom a été choisi voilà neuf mois, soit plus ou moins au moment de la conception. Le problème vient en fait, nous rapporte Ouest-France, du prénom en lui-même, Fañch.
“Fañch”, un prénom refusé par l’État civil pour son tilde
Les parents ont fait connaître leur choix auprès de l’hôpital, avant que vendredi après-midi, un appel téléphonique ne les informe que le prénom n’a pu être enregistré par l’État civil. Et ce en raison du tilde porté par le “n” du prénom en question. Car si cette lettre figure bien dans l’alphabet breton, elle n’est toutefois pas présente et reconnue dans l’orthographe française.
Jean-Christophe et la mère du petit sont visiblement tombés de haut à l’annonce de la nouvelle : “C’est pourtant comme cela que s’écrit le prénom”. Et le papa d’ajouter qu’il faudra vraisemblablement faire un autre choix dans un délai désormais très limité : “On nous a dit qu’il fallait changer de prénom, nous avons jusqu’à mardi pour prendre une décision.”
Un candidat aux législatives du Finistère s’insurge
Ce refus a en tout cas soulevé l’indignation de Yann Pelliet, candidat aux législatives pour la 8e circonscription du Finistère qui souhaite ainsi s’engager dans le combat pour une reconnaissance des prénoms bretons par l’État civil :
“C’est avec consternation et incompréhension que je prends connaissance de la mésaventure intolérable d’un citoyen de Rosporden qui s’est vu refuser par l’état civil l’inscription du prénom Fañch pour la naissance de son fils. Comment pouvons-nous tolérer qu’en 2017 on en soit encore à refuser des prénoms bretons en France ? Élu député en juin, je mettrai toute mon énergie pour que la langue bretonne et toutes les langues régionales en France soient enfin officialisées. Hep statud ofisiel dazont ebet evit ar brezhoneg !”