Île-de-France : 5 hommes et femmes jugés pour avoir fait endosser leurs amendes à d’innocents Roumains
Cinq hommes et femmes travaillant pour ou à la tête de différents sociétés d'Île-de-France passeront en jugement dans deux mois. Ces mis en cause auraient ainsi fait endosser leurs amendes à trois Roumains alors que ceux-ci n'avaient rien fait.
Les faits ont semble-t-il débuté il y a environ un an. L’affaire a été portée devant les autorités par un fonctionnaire officiant dans le bureau de l’officier du ministère public (OMP). Cet homme s’était ainsi rendu compte que plusieurs contrevenants, près de Houilles (Yvelines), contestaient systématiquement les infractions routières qu’on leur attribuait. Le Parisien rapporte que ces personnes dénonçaient à chaque fois trois personnes d’origine roumaine en produisant leurs permis de conduire. Les dossiers étaient censés être classés étant donné que les suspects désignés n’avaient pas d’attache en France.
Ils auraient copié des permis pour faire porter des amendes à d’autres personnes
Dans chaque cas, nous dit-on, les contestataires donnaient les coordonnées de sociétés établies dans les Yvelines et les Hauts-de-Seine, et ce afin de récupérer la centaine d’euros de la consignation. L’un des contrevenants désormais dans le viseur de la justice, et qui avait d’ailleurs déjà été mis en cause en 2017 pour emploi d’étrangers au noir, aurait copié les permis pour des réutilisations. Des comparaisons ont été effectuées au sein de l’OMP entre les infractions et les adresses fournies des sociétés. Une source proche de l’affaire donne l’apparent mode opératoire des suspects : “On voit par exemple, le patron d’une boîte qui se fait flasher sur son scooter, à 10 heures du matin. L’infraction n’entraîne pas de perte de points de permis, il paye sans discuter. Puis à 11h30, le même jour, le même homme sur le même scooter, se fait encore flasher mais cette fois, il risque de perdre des points et dénonce le permis roumain”.
Un jugement prochain par ordonnance pénale
La source citée plus haut souligne que “certains de ces contrevenants sont déjà connus pour différents délits routiers”. Le ministère public prévoit de demander “une peine de 30 000 euros d’amende par société et par contrevenant” d’après une source proche du dossier. En tout, cinq hommes et femmes de 23 à 63 ans seront jugés par ordonnance pénale au palais de justice de Versailles, et ce dans plus ou moins deux mois. Des mis en cause à la tête ou travaillant pour des sociétés de Houilles, Carrières-sur-Seine et Suresnes (Hauts-de-Seine).