Entraînés, les pigeons peuvent identifier un cancer sur une radiographie

C'est en 2015 que cette singulière expérience a été menée par des chercheurs issus de deux universités des Etats-Unis.

Bête, le pigeon que nous avons l’habitude de maudire dans nos villes ? Non. Il y a quelques années, des scientifiques des universités de l’Iowa et de Californie ont démontré que ces volatiles étaient capables, une fois bien entraînés, de déterminer si l’image médicale qui leur est présentée montre un tissu sain ou un tissu avec des cellules cancéreuses.

En outre, s’ils ont avec succès réussi à classer des mammographies, un autre test lié à ces radiographies particulières, qui consistait à identifier des masses suspectes, s’est avéré trop complexe. Les capacités des pigeons pourraient ainsi contribuer à améliorer les nouvelles technologies de diagnostic par l’image.

Des oiseaux aux capacités qui impressionnent

Le cerveau du pigeon n’est pas plus gros que le bout du doigt, mais le professeur Edward Wasserman de l’université de l’Iowa, qui est co-auteur de l’étude, rappelle qu’ils “peuvent distinguer les identités et les expressions émotionnelles sur des visages humains, des lettres de l’alphabet, et même de différencier une peinture de Monet d’une exécutée par Picasso”. Il a joute que dans le cadre de cette série d’expériences, “Leur capacité de mémoire visuelle est tout aussi impressionnante, avec un rappel avéré de plus de 1 800 images”.

Comment les chercheurs s’y sont-ils pris ? Chaque oiseau a appris à distinguer les images microscopiques de tissus cancéreux et non cancéreux, en le récompensant seulement quand la bonne réponse était donnée.
Après deux semaines d’entraînement une heure par jour, les pigeons ont atteint un niveau de précision de 85%. Etant donné que cette identification était faite à partir d’images jamais vues auparavant par les oiseaux, les scientifiques ont exclu l’apprentissage par cœur des images comme raison de cette aptitude.

Une précision supérieure à celle humaine

Les chercheurs ont aussi tenté une approche de type “flock-sourcing”, laquelle consiste à mettre en commun les décisions d’un groupe de quatre oiseaux? Cette technique a permis d’obtenir une précision impressionnante de diagnostic de 99%.

Les oiseaux ont également été testés sur leur capacité à effectuer un diagnostic sur des mammographies. Et ils ont obtenu de bons résultats lorsqu’il leur a été demandé de repérer des “microcalcifications”, c’est-à-dire des petits dépôts pouvant révéler une croissance pré-cancéreuse. En revanche, quand ils ont dû classer des masses suspectes, ils ont été incapables de reconnaître les masses à potentiel cancéreux. Il est à) noter que même pour l’œil humain, une telle tâche n’est également pas aisée. Le professeur Levenson, qui a aussi participé à l’étude, précise que “Comme cette tâche reflète la difficulté que rencontrent même les humains, elle indique comment les pigeons peuvent imiter fidèlement les forces et les faiblesses des humains dans la visualisation des images médicales”.

Quelles perpectives ?

Les chercheurs suggèrent qu’à l’avenir, les oiseaux pourraient aider à valider la qualité et la fiabilité de nouveaux types d’images numériques obtenues par de nouvelles technologies, avant soumission à des médecins. Inutile de préciser en conclusion que ce processus de validation est coûteux, et très gourmand en temps précieux.