Coronavirus en Seine-Saint-Denis : l’OPH de Bobigny affirme ne pas pouvoir annuler les loyers
Alors que la municipalité de Bobigny entendait faire annuler les loyers d'avril pour 4 000 foyers, l'OPH de la commune vient d'affirmer ne pas être en mesure d'appliquer cette mesure.
Il y a une semaine, nous rapportions l’intention de la municipalité de Bobigny (Seine-Saint-Denis) de faire annuler les loyers d’avril pour 4 000 foyers. Mickaël Alves, collaborateur du cabinet du maire, expliquait cette décision comme suit : “Cette pandémie a un impact immédiat sur la population balbynienne, qui compte beaucoup de bénéficiaires des minimas sociaux et de demandeurs d’emploi. Nous avons décidé de privilégier le pouvoir d’achat de la population, plutôt qu’abonder un fonds de soutien économique, comme le gouvernement le demande aux collectivités.”
Dans les avis d’échéance à Bobigny, une mauvaise nouvelle pour 4 000 foyers
Le président de l’OPH (Office Public de l’Habitat) Jonathan Berrebi avait toutefois rapidement modéré ce désir puisque la mesure devait ainsi être validée à la fois par le conseil municipal et par le conseil d’administration de l’OPH de Bobigny. Mercredi soir, ces suppressions apparaissaient toujours à l’ordre du jour comme indiqué sur le site internet de la ville. Pourtant, le même jour, M. Berrebi a exprimé dans un courrier, appelé à être fourni avec les avis d’échéance, que l’OPH ne pourra pas annuler les loyers de ce mois-ci.
“Maintenant qu’ils l’ont promis, ils ne peuvent plus revenir en arrière”
Parmi les raisons invoquées, la situations économique compliquée de l’OPH, qui perdrait là 800 000 euros de recettes (le coût total de la mesure coûterait 1,6 million, avec la mairie s’étant engagée à en payer la moitié). Cité par Le Parisien, le président de l’OPH ajoute : “Nous sommes toujours contraints par le protocole de retour d’aide à l’équilibre signé avec l’État et la mairie. L’impact négatif du non-respect de cet engagement serait considérable”. Une membre de l’Amicale des locataires de la cité Allende se demande pourquoi la mairie et l’OPH ne se sont pas d’abord entendus sur la mesure avant que la municipalité ne l’annonce : “Maintenant qu’ils l’ont promis, ils ne peuvent plus revenir en arrière”. Pour Mickaël Alves, ce n’est que partie remise : “On n’a pas réussi à mettre cette mesure en œuvre pour ce mois-ci. Mais dès qu’un conseil d’administration extraordinaire de l’office se sera réuni et aura statué, la décision sera officielle. On pourra se diriger vers une exonération des loyers au mois de mai”.