Coronavirus en Seine-Saint-Denis : la municipalité de Bobigny veut faire annuler 4 000 loyers
Possiblement une première en France, la municipalité de Bobigny veut faire annuler le loyer d'avril de 4 000 foyers, assurant qu'elle assurera la moitié du coût de cette mesure.
La municipalité de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a annoncé que l’Office public de l’habitat (OPH) de la commune va annuler le loyer d’avril de 4 000 foyers, celui que ces derniers étaient appelés à régler le mois prochain. Cité par Le Parisien, Mickaël Alvez, collaborateur du cabinet du maire, explique cette décision : “Cette pandémie a un impact immédiat sur la population balbynienne, qui compte beaucoup de bénéficiaires des minimas sociaux et de demandeurs d’emploi. Nous avons décidé de privilégier le pouvoir d’achat de la population, plutôt qu’abonder un fonds de soutien économique, comme le gouvernement le demande aux collectivités.”
Loyers annulés à Bobigny : la municipalité affirme qu’elle assurera 50% du coût
Jonathan Berrebi, président de l’OPH, avertit toutefois que “rien n’est encore fait”. La mesure doit ainsi être validée par le conseil municipal et le conseil d’administration de l’OPH de Bobigny. Le montant total concerné est d’1,6 million d’euros. La municipalité, qui n’est d’ailleurs plus l’autorité de tutelle de l’office depuis janvier 2019, affirme qu’elle assurera la moitié du coût. Un financement qui sera “étalé sur cinq ans”, la municipalité requérant de l’OPH, à la dette “aujourd’hui résorbée”, de se servir de “tous les leviers que le gouvernement a mis à sa disposition pour faire des économies, reporter les charges possibles et les travaux qui de toute façon ne peuvent pas être réalisés pendant la période de confinement”.
Une mesure discutée
Cette décision n’est pas sans poser quelques interrogations au sein de l’opposition. La tête de liste communiste Abdel Sadi indique par exemple que “sur une mesure aussi importante, il aurait fallu échanger avec les autres bailleurs, et les amicales de locataires.” L’ancien président de l’OPH José Moury estime quant à lui que “faire financer cette mesure par l’Office revient à la faire financer par les locataires eux-mêmes et remet en cause des travaux sans doute nécessaires. Pour être solidaire, la ville devrait aussi redistribuer les économies faites sur les cantines scolaires”. Récemment, une porte-parole de Plaine Commune Habitat avait déclaré qu’“une annulation de loyer, si elle était mise en place, devrait relever d’un dispositif de solidarité nationale”.