Burkina Faso : avec Michel Kafando, retour d’un civil à la tête du pays
Michel Kafando, nouveau président intérimaire du Burkina Faso, ferme le chapitre militaire à la tête du pays pendant 16 jours.
Un peu plus de deux semaines après la chute de Blaise Compaoré, le Burkina Faso a un nouveau président, par intérim. Michel Kafando, un diplomate de 72 ans, a été désigné après une nuit de négociations qui se sont tenues dans la capitale, Ouagadougou. Le “collège de désignation” l’a choisi alors que deux autres candidats, le journaliste Cherif Sy et l’ex-ministre de Thomas Sankara, Joséphine Ouédraogo, étaient en lice.
L’Union africaine avait donné 15 jours au régime militaire de transition pour choisir un nouvel homme fort au pays. Selon elle, l’arrivée de cette “personnalité civile” est un signe de la “maturité politique” et du “sens des responsabilité” des Burkinabè.
Qui est Michel Kafando, nouveau président du Burkina Faso ?
Visiblement, c’est la longue carrière diplomatique de Michel Kafando qui lui a valu d’être nommé cette nuit, comme l’explique l’un des membres du collège de désignation, Zéphirin Diabré : “Quand on prend son expérience dans la gestion des affaires de l’Etat, quelqu’un qui a été ministre, qui a présidé le Conseil de sécurité des Nations unies… et ce qui aussi été aussi déterminant, c’est son exposé. Il est allé droit sur les problèmes de corruption, d’impunité. C’est extraordinairement en phase avec les attentes de la révolution”.
Ambassadeur de Haute-Volta, l’ancien nom du Burkina Faso, puis à l’ONU entre 1998 et 2011, cet homme distingué a pris la parole dans une courte allocution pleine de gravité : “Plus qu’un honneur, c’est une redoutable responsabilité qui m’échoit, dont j’entrevois déjà les écueils et l’immensité de la tâche (…) J’ai naturellement accepté comme chaque fois lorsque que j’ai été sollicité par le devoir”. Il a également été ministre des Affaires étrangères entre 1982 et 1983.