Vendre l’or du FMI : une solution pour alléger la dette africaine ?

Image d'illustration. Lingots d'OrADN
Face à l’ampleur de la dette africaine, certains experts relancent le débat sur l’utilisation des réserves d’or du Fonds monétaire international. Cette proposition vise à mobiliser des ressources inédites pour alléger la charge financière pesant sur de nombreux pays du continent.
Tl;dr
- Proposition de vendre l’or du FMI pour alléger la dette.
- Rapport présenté avant le sommet du G20 à Johannesburg.
- Appel à revoir les pratiques d’emprunt des pays africains.
Un rapport qui bouscule les codes de la finance internationale
À quelques jours d’un sommet crucial du G20 à Johannesburg, un document suscite déjà l’attention. Commandé par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, ce rapport d’experts met sur la table une suggestion audacieuse : puiser dans le « magot d’or » du Fonds Monétaire International (FMI). L’idée ? Revendre une partie des vastes réserves en or de l’institution afin de soulager, au moins partiellement, le fardeau de la dette qui pèse sur les économies africaines.
L’Afrique face à un poids insoutenable
Le constat dressé par ces spécialistes est sans appel : plus de 3,4 milliards d’individus vivent dans des pays dont la priorité budgétaire reste le remboursement de la dette, reléguant l’éducation ou la santé au second plan. Selon le rapport, un engagement concerté du G20, du FMI et de la Banque mondiale serait indispensable pour mettre en place un programme innovant destiné au refinancement des États vulnérables et à faible revenu.
L’or du FMI, solution miracle ou simple mirage ?
Trevor Manuel, ancien ministre sud-africain des Finances et actuel président du groupe d’experts, n’hésite pas à avancer une proposition concrète : vendre une fraction des centaines de tonnes d’or détenues par le FMI. Pour lui, il conviendrait d’instaurer un mécanisme transparent dédié à cet usage : « Il y a beaucoup de détails restant à élaborer, mais c’est une solution évidente qui ne coûterait pas d’argent », explique-t-il.
Du côté des responsables politiques, l’idée séduit. Après avoir pris connaissance du rapport mardi, Cyril Ramaphosa a souligné : « C’est bien d’entendre… qu’il y a un magot d’or au FMI ». À ses yeux, ces ressources pourraient être mobilisées pour garantir ou financer une part non négligeable de la dette frappant les pays du Sud global.
Nouvelles pratiques pour éviter les écueils passés
Parmi les pistes évoquées figure aussi la création d’un « club des emprunteurs », regroupant les nations concernées afin de partager leurs expériences et influer collectivement sur les pratiques actuelles des prêteurs internationaux. Une démarche que Cyril Ramaphosa juge essentielle pour espérer rompre avec certains schémas hérités du passé et bâtir enfin une dynamique plus équitable.