Attentat ou catastrophe naturelle : Vers un dispositif d’alerte par SMS
Les députés européens ont voté la mise en place d'un nouveau dispositif obligatoire.
À une très large majorité (584 voix pour, 42 contre) le Parlement européen a voté mercredi la mise en place d’un dispositif européen d’alerte d’urgence par SMS en cas d’attentat ou de catastrophe naturelle.
Nommé “Reverse 112” (“112 inversé), ils se basera sur de “nouvelles technologies” pour “permettre aux autorités” d’envoyer des alertes concernant des “informations essentielles”, “directement au personnes qui en ont le plus besoin”, afin qu’elles prennent connaissance “en temps réel ce qu’elles doivent faire et où elles doivent se rendre”.
Une date limite pour les Etats membres
Dès que le Conseil de l’Europe aura validé le texte, les États membres auront 42 mois soit 3 ans et demi, pour instaurer ce nouveau dispositif.
Tomorrow will mark the 3rd anniversary of #ParisAttacks 🇫🇷.
👉 The EU will soon set up a new warning system called #Reverse112.
☎️ Citizens will receive real-time alerts if terror or a disaster strikes. Watch and learn more: pic.twitter.com/M148PgCQu7— EU Council (@EUCouncil) November 12, 2018
Benoit Vivier, responsable des affaires publiques de l’association EENA (European Emergency Number Association) s’est réjoui de cette décision : “Nous avons les moyens et la technologie (d’avoir des systèmes modernes d’avertissement du public), mais nous avons largement échoué à bien les utiliser. La nouvelle législation va assurer que maintenant nous le fassions”.
L’échec de l’application française SAIP
En France, un tel moyen d’information avait déjà été créé avant l’Euro de foot 2016. Il s’agissait d’une application, SAIP, développée par le gouvernement mais deux ans seulement après son lancement elle a été fermée.
Utilisée pour la première fois à l’occasion de l’attentat de Nice, deux heures s’étaient écoulées jusqu’à ce que l’alerte parvienne à ses utilisateurs. Quant à l’attaque de Trèbes, elle n’avait fait l’objet d’aucune alerte.
Après qu’un rapport sénatorial a révélé tous ses défauts à l’été 2017, fin de l’aventure pour SAIP.
Le ministère de l’Intérieur avait à l’époque reconnu : “Au plan pratique, seules les personnes qui l’avaient téléchargée pouvaient bénéficier des messages d’alerte. En l’absence d’activité et en raison de la consommation de batterie qu’elle engendrait, nombre d’utilisateurs initiaux ont fini par la désinstaller (…) Au plan opérationnel, l’application a (…) souffert de dysfonctionnements et de choix de déclenchement ou de non-déclenchement qui n’ont pas été compris et ont limité sa crédibilité auprès du public”.