Attentat de Nice : L’application mobile SAIP pointée du doigt
L'application SAIP, censée prévenir la population en cas de crise majeure, a signalé l'attentat de Nice 3 heures après la fin de l'attaque. Le prestataire de l'application, Deveryware, est convoqué Place Beauveau cet après-midi.
Après la vague d’attentat qui a frappé la France en 2015, le ministère de l’Intérieur mettait au point l’application SAIP. Ce Système d’alerte et d’information des populations est censé prévenir ses utilisateurs en cas d’événement exceptionnel et notamment des attaques terroristes sur le territoire français.
Un outil censé réagir rapidement et ainsi, permettre à chacun de prendre les dispositions de sécurité nécessaires. Mais hier lors de l’attaque de Nice, SAIP a mis beaucoup de temps avant d’envoyer ses premières notifications.
SAIP : 3 heures avant de réagir
En effet, l’application a envoyé sa première notification de l’attaque de Nice à 1 h 34 du matin, soit trois heures après que le camion ait foncé dans la foulée, tuant 84 personnes selon le dernier bilan officiel.
Lors de son lancement en juin juste avant l’Euro 2016, le gouvernement promettait une réactivité de l’ordre de 15 minutes maximum. De quoi émettre beaucoup de doute sur l’efficacité du système.
Sachant que je suis localisé à Nice. C’est bien cette app ne sert qu’a une chose et elle ne le fait même pas… #SAIP pic.twitter.com/gTgXKlBYwZ
— Nathan Lellouche (@NathanLellouche) July 14, 2016
Facebook beaucoup plus réactif
Alors que le camion était stoppé depuis 3 heures, l’application diffusait des messages de sécurité tels qu’« Abritez-vous » et « Ne vous exposez pas », ce qui aurait pu semer à nouveau la panique.
Coup dur pour SAIP, Facebook n’a de son côté mis que 10 minutes pour activer son service « Safety Check » qui aux utilisateurs du réseau social d’indiquer à leurs connaissances qu’ils sont en sécurité. Les équipes de Facebook ont posté un message annonçant ce service à 0 h 33. Bien évidemment, les réseaux sociaux se sont vite emparés de l’histoire, déplorant le manque de réactivité du service de l’état. Selon Olivier Tesquet, Deveryware, le prestataire qui a créé l’application, est convoqué au ministère de l’Interieur cet après-midi pour rendre des comptes.
Deveryware, le prestataire qui a développé l'app d'urgence SAIP (défaillante hier) est convoqué à @Place_Beauvau à 15h. Ça va chauffer.
— Olivier Tesquet (@oliviertesquet) July 15, 2016