À 39 ans, elle occupe illégalement une maison, ignorant qu’elle appartient à un magistrat nîmois

Image d'illustration. Le droit au logement. ADN
Âgée de 39 ans, une femme a investi illégalement une maison située à Nîmes, ignorant que celle-ci était la propriété d’un magistrat local. Cette surprenante découverte relance le débat sur les occupations illicites.
Tl;dr
- Squat d’une maison appartenant à un magistrat nîmois.
- Marion condamnée à six mois de sursis probatoire.
- Parcours marqué par précarité et addictions.
Une affaire révélatrice d’un parcours chaotique
Le dossier de Marion, 39 ans, jugé récemment à Montpellier, met en exergue la réalité complexe de la précarité et de l’addiction. L’été dernier, croyant pénétrer dans une maison inoccupée, elle force le volet d’une résidence secondaire. Le hasard veut qu’il s’agisse du bien d’un magistrat nîmois, particulièrement attentif à ses droits. Ce choix malheureux enclenche immédiatement une procédure judiciaire, propulsant la trentenaire devant le tribunal.
Des antécédents lourds et des justifications difficiles
Le passé de Marion pèse lourdement dans la balance. En 2023 déjà, elle s’était retrouvée hébergée chez un certain Christophe, souffrant de troubles bipolaires. Rapidement, la cohabitation dégénère : compagnon, animaux (un chien, huit chats et un furet) envahissent l’espace. Après des dégradations et une atmosphère devenue invivable, Christophe fuit son propre logement avant que la police ne vienne procéder à l’expulsion de Marion. Plus tard, lors du procès lié au squat de la maison du magistrat, Marion tente d’expliquer ses actes en évoquant ses difficultés personnelles : « J’ai déconné, je traversais une mauvaise passe », assure-t-elle au tribunal. Mais les juges restent peu convaincus face à ce parcours jonché d’expulsions, d’instabilité et de tentatives pour se justifier : « Je ne suis pas une criminelle », martèle-t-elle encore.
Condamnation avec sursis et suivi obligatoire
La sentence tombe : six mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans. Cette mesure implique pour Marion un suivi strict et une obligation de soins – notamment pour sa dépendance à l’héroïne et au cannabis –, sans quoi l’incarcération deviendra inévitable. La situation est d’autant plus critique que la garde de sa fille adolescente pourrait lui être retirée en cas de nouvel écart.
Cohabitations problématiques et relaxe partielle
Dans cette spirale descendante, quelques points d’apaisement apparaissent malgré tout. Pour les affaires concernant ses précédentes cohabitations chez Christophe, ou encore un certain Clément, le tribunal a estimé qu’il ne s’agissait pas stricto sensu de squats illégaux ; elle a donc été relaxée sur ces volets. Reste qu’une interdiction formelle lui a été signifiée : tout contact avec ses anciens hébergeurs lui est désormais proscrit afin d’éviter la répétition des mêmes schémas destructeurs.
Ce qui frappe ici, au-delà du fait divers judiciaire, c’est ce parcours humain semé d’épreuves où chaque faux pas semble aggraver l’engrenage social. L’avenir de Marion dépendra très concrètement de sa capacité à rompre avec ses anciennes habitudes et accepter enfin l’aide proposée par la justice – tant pour elle que pour sa fille, plongée, elle aussi, dans l’incertitude.