Au Brésil, Jair Bolsonaro écope de 27 ans de prison pour tentative avortée de putsch

Image d'illustration. Gros plan d un marteau en bois dans un tribunalADN
Au Brésil, l’ex-chef d’État Jair Bolsonaro a été reconnu coupable d’avoir tenté de renverser le gouvernement. La justice lui a infligé une lourde peine de 27 ans de prison pour son implication dans ce coup d’État avorté.
Tl;dr
- Bolsonaro condamné à 27 ans pour complot criminel.
- Tensions diplomatiques Brésil–États-Unis après le verdict.
- Lula affiche sa volonté de se représenter en 2026.
Un verdict historique secoue le Brésil
Jamais un ancien chef de l’État n’avait connu telle condamnation depuis le retour à la démocratie au Brésil. Par quatre voix contre une, la Cour suprême a reconnu Jair Bolsonaro, ex-président (2019-2022), coupable d’avoir dirigé une organisation criminelle ayant cherché à maintenir son pouvoir par des moyens autoritaires après sa défaite face à Lula. La sentence, lourde : vingt-sept ans et trois mois de prison.
Les juges ont également prononcé des peines allant de deux à vingt-six ans contre sept anciens proches collaborateurs, parmi lesquels figuraient plusieurs ex-ministres et généraux. Cette décision fait écho au souvenir encore vif de la dictature militaire (1964-1985) qui plane sur le pays.
Un complot déjoué et ses conséquences politiques
Selon l’accusation, le plan ourdi incluait l’assassinat du président en exercice, Lula, mais il n’a pu être mené à terme faute d’appui militaire suffisant. Le point d’orgue du complot aurait été les émeutes du 8 janvier 2023, lorsque des milliers de partisans bolsonaristes prenaient d’assaut les institutions à Brasilia, espérant renverser la donne. Aujourd’hui assigné à résidence et inéligible jusqu’en 2030, M. Bolsonaro n’a pas assisté à l’audience pour raisons de santé ; ses avocats prévoient déjà des recours nationaux et internationaux.
L’unité de la droite semble désormais vaciller. Les conservateurs annoncent vouloir « unir le Parlement » autour d’un projet d’amnistie pour leur leader. Mais dans les rues, le pays reste coupé en deux : cris de joie dans certains bars de Brasilia contrastant avec veillées de soutien devant son domicile.
Réactions internationales et bras de fer diplomatique
La condamnation a provoqué un vif bras de fer avec les États-Unis. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a promis que Washington « répondrait en conséquence » à ce qu’il qualifie d’injustice ; réaction immédiate du gouvernement brésilien qui refuse toute « intimidation ».
Dénonçant une véritable « chasse aux sorcières », l’ancien président américain Donald Trump a imposé une surtaxe punitive sur des exportations brésiliennes tout en établissant un parallèle avec ses propres démêlés judiciaires.
Lula se projette vers l’avenir politique
En toile de fond, cette crise judiciaire redessine la scène politique brésilienne alors que l’élection présidentielle de 2026 approche. Fortifié par les critiques américaines, Lula, âgé aujourd’hui de 79 ans, affiche sans détour son ambition de briguer un nouveau mandat, incarnant selon lui la « souveraineté » du pays. Quant au clan Bolsonaro, il promet : si recours il y a, l’ex-président ne sera incarcéré qu’après épuisement total des procédures.
Parmi les faits notables :
- Quatrième ancien président condamné depuis quarante ans au Brésil.
- Lula, lui-même autrefois condamné puis réhabilité.
La bataille s’annonce acharnée pour déterminer qui saura incarner la nouvelle droite brésilienne lors du prochain scrutin décisif.