Vers une hausse des taxes de l’UE sur les véhicules électriques chinois
Malgré les divergences entre les pays membres, l'Union européenne aspire toujours à trouver une solution négociée avec Pékin, et considère cette mesure comme un avertissement. Quelle sera leur prochaine stratégie face à la Chine ?
TL;DR
- La Commission européenne souhaite surtaxer les voitures électriques chinoises.
- La Chine s’oppose fortement à cette mesure qualifiée de protectionniste.
- Ces droits de douane sont un nouvel épisode dans les tensions commerciales sino-européennes.
Surtaxation des voitures électriques chinoises : l’Europe gagne-t-elle ou perd-elle ?
Alors que les marchés des véhicules électriques connaissent un essor sans précédent, la Commission européenne annonce un changement significatif : une surtaxe allant jusqu’à 36% sur les voitures électriques provenant de Chine, s’ajoutant à la taxe de 10% déjà en place.
Une mesure protectionniste contreproductive ?
D’un côté, l’Union européenne cherche à protéger une industrie automobile qui emploie 14,6 millions de personnes.
De l’autre, un tel acte est perçu par la Chine comme du « protectionnisme », alimentant une escalade des tensions commerciales entre les deux entités économiques. La Chine a déjà exprimé sa désapprobation en demandant des « mesures concrètes » pour éviter une telle escalade.
Today, we've disclosed the draft decision to impose definitive countervailing duties on imports of battery electric vehicles from China to interested parties.
The EU remains open to reaching an effective solution with the Chinese authorities in a WTO-compatible manner.
— European Commission (@EU_Commission) August 20, 2024
La compétition entre constructeurs automobiles
Face à cette situation, les constructeurs automobiles tels que Tesla se positionnent avec des modalités tarifaires différentes. Par exemple, Tesla a négocié un taux « individuel » de 9%, réduit en raison des subventions moindres que reçoit la marque d’Elon Musk.
Pressions économiques et tensions commerciales
Ces tensions commerciales interviennent dans un contexte global complexe, où la Chine est accusée de détruire la concurrence d’autres secteurs, tels que les éoliennes, les panneaux solaires ou encore les batteries.
Pour l’UE, l’enjeu est crucial : « l’industrie automobile européenne craint la disparition de ses usines face à l’arrivée des modèles électriques chinois ». Le secteur est d’ailleurs en plein essor, avec une interdiction prévue pour 2035 des ventes de véhicules neufs à moteur thermique. Dans ce panorama, les véhicules électriques chinois ont conquis 22% du marché européen, contre 3% il y a trois ans, une croissance impressionnante.
En conclusion, que cette nouvelle surtaxe soit bénéfique ou non à l’Europe est une question délicate. Les pressions économiques, les désirs de protection industrielle et les tensions commerciales internationales représentent un puzzle complexe à démêler pour les parties prenantes.