Un astrophysicien d’Harvard va explorer une partie du Pacifique à la recherche d’un objet extraterrestre

La Terre vue de l'espace. Image d'illustration.qimono / Pixabay
Un astrophysicien d'Harvard va explorer une partie du Pacifique à la recherche d'un objet extraterrestre. Cette expédition pourrait aboutir à une grande découverte.
Avi Loeb, un astrophysicien d’Harvard, prépare une grande expédition dans le Pacifique pour retrouver ce qui, selon lui, pourrait être un artefact extraterrestre écrasé au large de l’île de Manus en 2014. Ce spécialiste de la recherche en intelligence extraterrestre se rendra bientôt en Papouasie-Nouvelle-Guinée avec plusieurs scientifiques dans l’espoir de mettre la main sur des fragments de ce météore, le “premier objet connu d’origine interstellaire”, selon ses propres mots, mais aussi, potentiellement, un “reliquat extraterrestre”.
Un astrophysicien d’Harvard va explorer une partie du Pacifique à la recherche d’un objet extraterrestre
“CNEOS1 2014-01-08”, le nom scientifique de cet objet, est composé d’une roche ou d’un métal très dur et très résistant. Ce qui, selon Avi Loeb, prouverait que ce n’est pas une météorite. Son origine pourrait être “artificielle”, il pourrait avoir été “lancé il y a un milliard d’années par une civilisation technologique lointaine”. Une chose est sûre, actuellement, l’objet provient bien de l’extérieur de notre Système Solaire. L’analyse des images de sa rentrée dans l’atmosphère avec l’aide de l’armée américaine a permis de donner des indications supplémentaires. Cet objet serait plus résistant que les 272 autres météores référencés actuellement dans le catalogue Centre d’étude des objets proches de la Terre de la NASA. C’est ce qui a motivé le scientifique à mettre sur pied “une équipe qui a conçu une expédition de deux semaines pour rechercher les fragments de météorites à une profondeur de 1,7 km au fond de l’océan. L’analyse de la composition des fragments pourrait nous permettre de déterminer si l’objet est d’origine naturelle ou artificielle”.
Avi Loeb et son équipe ont aussi pu déterminer une zone d’impact probable avec l’aide de satellites militaires pour la détection de missiles. Résultat : un périmètre de 100 kilomètres carrés. Ensuite, des données de capteurs sismiques proches de cette zone ont permis d’affiner encore : “Nous avons découvert que l’onde de souffle de l’explosion de la météorite a généré un signal de haute qualité dans un sismomètre situé sur l’île de Manus”, pour aboutir à une zone d’impact d’environ un kilomètre carré.
Cette expédition pourrait aboutir à une grande découverte
Mais à ce stade, c’est encore comme chercher une aiguille dans une botte de foin. La taille des fragments dépendra de la composition de la météorite. Si elle est en fer, il pourrait y avoir un millier de fragments d’une taille à peine supérieure au millimètre au fond de l’océan. Par contre, si elle est en acier inoxydable, ceux-ci devraient être moins nombreux et plus gros. Pendant deux semaines, l’équipe fouillera donc méthodiquement le plancher océanique, avec “un traîneau équipé d’aimants, de caméras et de lumières sur le fond de l’océan”. Si tout va bien, l’expédition doit être lancée cet été. Les autorisations de la Papouasie-Nouvelle-Guinée ont déjà été délivrées et le financement est déjà complet – un million et demi de dollars -.
Le risque d’échec est grand, évidemment, mais l’intérêt de cette mission est bien réel : “Les affirmations extraordinaires nécessitent des preuves extraordinaires”, explique-t-il. D’ailleurs, c’est lui qui, en 2017, émettait l’hypothèse que Oumuamua, le premier objet connu en provenance de l’extérieur du Système Solaire, pouvait être un vaisseau spatial d’une civilisation extraterrestre.
Qu’il s’agisse d’un “reliquat technologique” d’une telle civilisation ou d’un matériau ultra-résistant d’origine naturelle peu connue, “nous apprendrons quelque chose de nouveau”, il en est convaincu. Selon Ravi Kopparapu, astronome au Centre de vol spatial Goddard de la NASA, “cela pourrait nous conforter dans la nature du météore interstellaire et nous indiquer si ce météore est unique ou s’il s’agit d’une nouvelle classe de météorite”. Réponse dans quelques mois ?