Toulouse : la mairie renonce à une lecture pour enfants par deux drag-queens

Une bibliothèque. Image d'illustration.ElasticComputeFarm / Pixabay
Alors qu'il était prévu que deux drag-queens toulousaines animent une lecture pour enfants le 18 février prochain, la mairie a finalement renoncé à ce rendez-vous sous la pression des critiques.
Cela n’allait pas être la première fois que Shanna Banana et Brandy Snap, drag-queens de Toulouse (Haute-Garonne), allaient faire la lecture à des enfants. Au cours de ces dernières années, Shanna et Brandy ont ainsi réalisé cet exercice une dizaine de fois. Citée par 20 Minutes, Shanna Banana évoque un public désireux de découvrir “ces fées et princesses à barbe”, “des artistes de spectacle, tout simplement, les enfants ne voient pas au-delà de ça”.
Deux drag-queens devaient faire une lecture pour enfants dans le cadre du mois “Queer”
Jusqu’ici, le duo avait déjà eu l’occasion de telles sessions dans des librairies indépendantes, associations ou MJC (maisons des jeunes et de la culture). Et il était prévu que le samedi 18 février prochain, dans le cadre du mois “Queer” initié par les bibliothèques toulousaines, Shanna Banana et Brandy Snap soient reçues à la Médiathèque José-Cabanis. Les établissements à l’origine de l’opération souhaitaient “aller au-delà des clichés et comprendre par ce qui rassemble : le partage et la création”.
Un mouvement d’opposition en provenance des États-Unis
Cette visite annoncée a été vivement critiquée sur les réseaux sociaux, un mouvement d’opposition né il y a quelques mois aux États-Unis. Et en France, c’est le “mouvement communautaire toulousain Furie Française” que l’on aurait récemment vu distribuer des tracts dénonçant “l’hypersexualisation, la propagande politique face à des enfants de 3 à 6 ans, le tout payé par vos impôts”.
Un atelier réorienté vers un public majeur
Si Shanna Banana avait averti les organisateurs de cette campagne de dénigrement pour que soit renforcé le dispositif de sécurité, la mairie a préféré déprogrammer le rendez-vous. Il a donc été décidé de “réorienter” l’atelier vers un public majeur dans “un souci d’apaisement”. Le maire toulousain Jean-Luc Moudenc a, dans le même temps, appelé le ministre de l’Intérieur à dissoudre le mouvement “Furie Française”. On nous souligne que dans la commune bretonne de Lamballe-Armor où de semblables pressions avaient été émises, la lecture a été maintenue.
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