TEMPO va mesurer la pollution de l’air depuis l’orbite géostationnaire
L'instrument TEMPO va observer la qualité de l'air au-dessus de l'Amérique du Nord. Avec des données heure par heure, cela devrait offrir une bien meilleure compréhension des phénomènes à l'œuvre.
Les satellites autour de notre planète Terre ne manquent pas, c’est le moins que l’on puisse dire. Il y en a pour tous les besoins. La surveillance de la planète est une mission qui profite grandement de ces postes d’observation en altitude. Et l’orbite géostationnaire est un très bon moyen de garder un œil sur ce qui se passe. Quoi de mieux, par exemple, qu’un satellite à 35 750 kilomètres d’altitude pour étudier la qualité de l’air ? C’est la mission de TEMPO.
L’instrument TEMPO va observer la qualité de l’air au-dessus de l’Amérique du Nord
Avec plus de 6 tonnes sur la balance, Intelsat-40e est un satellite de télécommunications comme il en existe aujourd’hui beaucoup. Celui-ci servira à la connectivité des avions et des bateaux. Il a décollé il y a peu de Cap Canaveral, en Floride, via une fusée Falcon 9 de SpaceX. Outre sa mission de télécommunication, Intelsat-40e est équipé de l’instrument TEMPO, pour “Tropospheric Emissions: Monitoring of Pollution”. Pesant 137 kg pour un mètre de côté, il s’agit d’un spectromètre qui opère dans le visible et l’ultraviolet. L’appareil va observer le continent américain pour mesurer la qualité de l’air atmosphérique et transmettre ses données heure par heure.
TEMPO observe les quantités de lumière renvoyées par les particules atmosphériques selon différentes longueurs d’onde. Le spectromètre “divise” la lumière reçue selon les longueurs d’onde pour déterminer les concentrations de certains composants chimiques clef – dioxyde d’azote, ozone, dioxyde de soufre, ainsi que des aérosols et le formaldéhyde -. Si l’on dispose déjà aujourd’hui de ce genre d’observation, les résolutions sont plus faibles et surtout, les instruments sont sur des satellites en orbite basse, ce qui ne leur permet d’avoir les données d’une zone qu’une fois par jour, environ. Pire encore, ceux-ci ne repassent exactement au même endroit qu’une fois par semaine environ. TEMPO, lui, peut offrir une carte actualisée toutes les heures de la majorité de l’Amérique du Nord et toutes les 15 minutes seulement sur certaines zones précises.
Avec des données heure par heure, cela devrait offrir une bien meilleure compréhension des phénomènes à l’œuvre
Avec les données de TEMPO, il devrait être plus facile de comprendre la dispersion des gaz entre les heures de pointe et creuses dans les grandes villes, l’impact d’une zone industrielle ou d’un bassin portuaire. Les données de l’instrument, quant à elles, seront ouvertes et publiques.
TEMPO s’inscrit dans une initiative plus globale de la NASA avec les agences spatiales sud-coréenne (KARI) et européenne (ESA). À noter, l’année dernière, un capteur similaire baptisé GEMS a décollé pour observer l’Asie. En 2024, Sentinel-4 procèdera de même au-dessus de l’Europe.