Suppression partielle et inattendue d’un impôt sur les sociétés : que s’est-il réellement passé ?

Image d'illustration. Balance représentant impôt sur revenuADN
Un impôt sur les sociétés, récemment supprimé en partie de façon inattendue, fait débat. Cette suppression partielle résulte d’une modification accidentelle lors du vote d’un texte législatif, soulevant interrogations et réactions dans le monde politique et économique.
Tl;dr
- Un amendement adopté malgré le retrait de son auteur.
- La mesure coûte 5,4 milliards à la Sécurité sociale.
- Un nouveau vote prévu en fin de débats.
Une surprise politique à l’Assemblée nationale
Ce jeudi, l’Assemblée nationale a été le théâtre d’une situation pour le moins inhabituelle. Un simple amendement, présenté au départ pour « ouvrir le débat », s’est transformé en décision lourde de conséquences financières pour la Sécurité sociale. Derrière cette scène presque burlesque se dessine un vrai casse-tête budgétaire.
L’amendement qui échappe à son initiateur
À l’origine de ce retournement : le député du Bas-Rhin, Charles Sitzenstuhl, membre du groupe Renaissance. Il avait proposé la suppression de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S), un geste qu’il qualifie lui-même comme une simple « ouverture au débat » dans le cadre des discussions sur le budget. Pourtant, ni lui ni la majorité gouvernementale ne souhaitaient réellement voir cette mesure aboutir.
Surprise : après avoir retiré son amendement sous la pression du rapporteur général, Thibault Bazin (LR), et du ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la Réforme de l’État, David Amiel, ce sont les députés du Rassemblement national (RN), séduits par l’idée, qui l’ont reprise à leur compte. Résultat, lors d’un vote serré – 117 voix contre 113 –, une alliance inattendue entre les rangs LR, quelques élus du Modem et certains Renaissance a permis l’adoption d’un texte que son propre auteur voulait finalement voir écarté.
Des conséquences financières majeures et une réaction immédiate
L’adoption surprise entraîne un manque à gagner estimé à près de 5,4 milliards d’euros pour les finances de la Sécurité sociale. Face à cet imprévu, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer une seconde lecture. Ainsi, c’est à la demande du président de la commission des Affaires sociales, Frédéric Valletoux (Horizons) – appuyée par le gouvernement –, qu’une nouvelle délibération aura lieu d’ici à la fin des débats sur la partie recettes du budget.
Voici ce que cette affaire met en lumière :
- L’imprévisibilité du débat parlementaire français.
- L’enjeu politique derrière chaque amendement budgétaire.
- L’importance cruciale des équilibres financiers en période de restrictions.
Bref regard sur les enjeux budgétaires actuels
La suppression accélérée d’autres contributions comme la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), déjà préférée par le gouvernement face aux contraintes budgétaires, souligne combien chaque vote compte. Dans ce climat tendu, un amendement proposé « juste pour débattre » peut finalement bouleverser des équilibres fragiles. À suivre lors du prochain vote décisif.