Gabriel Zucman ouvert au dialogue pour perfectionner sa proposition

Image d'illustration. Graphique de l augmentation de richesse des milliardairesADN
L’économiste Gabriel Zucman se montre ouvert au dialogue concernant sa proposition fiscale. Il souligne la possibilité de débattre et d’affiner son projet, affichant sa volonté d’engager une réflexion collective pour parvenir à un consensus.
Tl;dr
- Le PS propose une taxe « Zucman light » sur les fortunes.
- Gabriel Zucman regrette certaines exonérations prévues.
- La taxe vise les patrimoines dès 10 millions d’euros.
Un débat relancé autour de la fiscalité des grandes fortunes
Depuis quelques jours, la question d’une nouvelle taxe visant les plus grandes fortunes françaises est revenue au cœur de l’actualité. Si le projet initial, porté par l’économiste Gabriel Zucman, a secoué le débat public cet été, il connaît aujourd’hui une version revisitée par le Parti socialiste. Son amendement au projet de budget 2026 propose en effet une mouture dite « Zucman light », avec des ajustements notables qui n’ont pas manqué de faire réagir l’intéressé.
L’amendement socialiste, entre compromis et critiques
Concrètement, cette version allégée de la taxe sur les grandes fortunes prévoit d’imposer les patrimoines supérieurs à dix millions d’euros à hauteur de 3 %, contre 2 % dès cent millions dans la proposition originale. Le dispositif introduit également plusieurs exonérations : ainsi, les entreprises innovantes et familiales sont exclues du champ d’application. Autre critère notable : seuls les foyers fiscaux détenant simultanément plus de 51 % des titres et droits de vote dans leur entreprise peuvent bénéficier d’exonérations, écartant ainsi une bonne partie des grandes fortunes françaises du bénéfice de ce régime favorable.
Zucman salue le débat, mais pointe ses réserves
Interrogé sur France 2, Zucman n’a pas caché un certain scepticisme face à ces aménagements. Il juge que multiplier les exceptions risque de relancer « la machine à optimisation », rappelant l’échec partiel observé avec l’ancien impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Toutefois, il reconnaît aussi quelques avancées, saluant notamment la reprise du principe « d’impôt plancher » dans le texte socialiste. L’économiste insiste néanmoins sur sa démarche de chercheur : son rapport n’avait pas vocation à imposer une seule voie, mais bien à ouvrir un débat et proposer une base perfectible.
Pour ceux qui souhaitent saisir rapidement l’esprit du projet initial, voici quelques points clés mis en avant par Zucman lui-même :
- Taxe Zucman : impôt annuel fixé à 2 % pour tous patrimoines dépassant cent millions d’euros.
- Périmètre large : patrimoine professionnel inclus dans le calcul.
- Ajustements proposés : seuil abaissé à dix millions et taux augmenté à 3 % dans la version « light » du PS.
Perspectives et réactions dans un climat sensible
Dans ce contexte où la fiscalité des plus aisés polarise toujours autant, la suggestion même du nom amuse : non sans ironie, Zucman a confié préférer qu’on baptise ce nouvel impôt « taxe Bernard Arnault », plutôt que voir son propre nom accolé à un dispositif aussi polémique. Et alors que le budget 2026 s’annonce déjà riche en points sensibles – carburants, retraites ou timbres étant également au menu –, il y a fort à parier que cette proposition continuera d’alimenter débats et tractations dans les semaines à venir.