Dès 2027, l’Alsace mettra en place une taxe pour les poids lourds

Image d'illustration. Camion illuminé sur autoroute nocturneADN
À partir de 2027, la région Alsace mettra en place une nouvelle taxe ciblant les poids lourds. Cette mesure vise à réguler le trafic routier et à encourager des pratiques de transport plus respectueuses de l’environnement sur son territoire.
Tl;dr
- Nouvelle taxe de 15 centimes/km pour camions en Alsace.
- Objectif : réduire trafic de transit entre France et Allemagne.
- Protestations des acteurs économiques, compensations prévues.
Une taxe inédite sur les routes alsaciennes
Au cœur de l’actualité régionale, la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) vient d’acter une mesure qui ne laisse personne indifférent : l’instauration d’une taxe spécifique pour les poids lourds circulant sur ses axes majeurs.
Dès le début de l’année 2027, chaque camion dépassant les 3,5 tonnes devra s’acquitter en moyenne de 15 centimes par kilomètre parcouru sur l’A35, l’A36 et deux routes reliant ces autoroutes à l’Allemagne. Une décision qui s’appuie sur la volonté affichée d’alléger le trafic dans cette zone frontalière particulièrement stratégique.
Lutter contre le transit international, une priorité locale
Si cette taxe, baptisée « R-PASS », suscite autant de réactions, c’est qu’elle vise explicitement à contrer un phénomène bien connu : celui du trafic de transit évitant les péages allemands pour emprunter les routes gratuites d’Alsace. Selon la CEA, il s’agit avant tout de rééquilibrer la circulation entre la France et son voisin germanique.
Le barème ne sera d’ailleurs pas uniforme : il prendra en compte non seulement le niveau de pollution généré par chaque véhicule, mais aussi leur poids. L’objectif ? Espérer une baisse estimée à 10 % du volume global des camions traversant la région.
Malaise chez les acteurs économiques locaux
Mais voilà : depuis plusieurs mois déjà, le projet ne fait pas l’unanimité. Du côté des entreprises locales – notamment dans le secteur du transport – la pilule passe mal. Beaucoup pointent un risque réel pour la compétitivité des sociétés alsaciennes. Lors d’un point presse précédant le vote, le président (LR) de la CEA, Frédéric Bierry, a reconnu que ce dispositif ne serait « pas neutre pour nos entreprises ». Conscient de cet impact, il a évoqué diverses formes de compensations financées grâce aux recettes attendues : aides à la modernisation des moteurs vers des solutions plus vertes ou soutien au développement du fret ferroviaire et fluvial.
Parmi les principales pistes évoquées :
- Aides directes ou indirectes aux entreprises impactées.
- Soutien à la transition écologique dans le secteur du transport.
- Mise en valeur des alternatives ferroviaires et fluviales.
Nouvelles dynamiques régionales autour du transport routier
Ce vote intervient alors même que le Conseil régional du Grand-Est envisage lui aussi une taxation similaire sur près de 500 kilomètres d’axes stratégiques dont il a récemment obtenu la gestion.
Un contexte qui confirme l’émergence d’une nouvelle politique régionale en matière de mobilité et laisse présager encore bien des débats autour des enjeux économiques, écologiques et concurrentiels liés au transport routier en Alsace.