Le créateur de Doctolib accueille sereinement l’idée d’un impôt accru sur les grandes fortunes

Image d'illustration. Pièces de monnaie et rapport financier sur les inégalités de richesseADN
Stanislas Niox-Château, à la tête de Doctolib, affiche une sérénité face à l’éventualité d’une fiscalité accrue visant les plus fortunés. Il aborde ce sujet économique sans détour, loin des préoccupations habituellement exprimées par les grands entrepreneurs.
Tl;dr
- Stanislas Niox-Chateau soutient une taxe sur les plus riches.
- Il défend la justice sociale sans prôner la dépossession.
- Doctolib reste une licorne française valorisée à plus d’un milliard.
Débat sur la « taxe Zucman » : un entrepreneur prend position
Si la question de la taxe Zucman agite le débat public, certains acteurs du numérique semblent aborder le sujet avec plus de recul. Au micro de France Inter, Stanislas Niox-Chateau, le fondateur de Doctolib, a livré mardi une analyse qui détonne dans le paysage des grandes fortunes françaises, souvent vent debout contre toute hausse d’imposition.
L’équilibre délicat entre innovation et justice sociale
Alors que les critiques fusent – certains, à l’image du milliardaire Daniel Kretinsky, craignant que l’hexagone ne sacrifie sa place dans l’intelligence artificielle au nom d’une fiscalité jugée trop lourde –, Niox-Chateau n’a pas hésité à défendre, lui, une certaine « justice sociale ». Il affirme sans détour : « Je pense que ça ne sert à rien à des gens d’avoir autant d’argent pour vivre. » Toutefois, il nuance aussitôt son propos : selon lui, il serait risqué de « déposséder les entrepreneurs » ou de menacer l’ancrage familial des entreprises françaises, peu importe leur taille.
Doctolib, symbole d’une réussite à la française
La trajectoire de Doctolib, aujourd’hui valorisée à plus d’un milliard de dollars et forte de quelque 3 000 salariés, en fait l’une des licornes phares du pays. Mais si Niox-Chateau, classé 111e fortune tricolore, s’exprime ainsi, ce n’est ni par esprit de rupture radicale ni par hostilité envers la propriété individuelle. Il regrette néanmoins que la philanthropie soit « largement sous-développée en France », laissant ainsi entendre qu’une fiscalité adaptée pourrait favoriser davantage l’engagement social des grands patrons.
Des propositions politiques concurrentes sur fond d’incertitudes budgétaires
La proposition portée par l’économiste Gabriel Zucman, qui prévoit un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines dépassant 100 millions d’euros, cristallise les tensions. Forte opposition à droite et chez les macronistes : il y a fort à parier que cette mesure n’intègrera pas telle quelle le budget 2026 actuellement examiné à l’Assemblée nationale. En réaction, le Parti Socialiste (PS) suggère une alternative : instaurer un impôt minimum de 3 % dès 10 millions d’euros, mais en excluant du dispositif les entreprises innovantes ou familiales. Parmi les principales options en discussion figurent ainsi :
- Taux d’imposition minimal : entre 2 et 3 % selon la formule choisie.
- Niveau du patrimoine concerné : seuil fixé à 10 ou 100 millions d’euros.
- Soutien aux entreprises innovantes : possibilité d’exclusion pour préserver leur croissance.
Entre crainte pour l’innovation et quête de justice fiscale, le débat reste vif et loin d’être tranché dans le paysage économique français.