Supermarchés U : refus d’importer des produits agricoles en provenance d’Amérique du Sud

Image d'illustration. Fruits et légumes frais sur une étagère de supermarchéADN
Le groupe de distribution Système U annonce l’arrêt de ses achats de produits agricoles en provenance d’Amérique du Sud, marquant ainsi une nouvelle orientation dans sa politique d’approvisionnement pour ses supermarchés en France.
Tl;dr
- U refuse les produits issus de l’accord UE-Mercosur.
- Dominique Schelcher dénonce une concurrence jugée déloyale.
- La France demande le report du vote européen à 2026.
Des réserves claires sur l’accord UE-Mercosur
Le débat sur l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur prend un nouveau tournant : Dominique Schelcher, président des coopératives U, affiche ouvertement son refus d’acheter des produits issus de cet accord tant que « des équivalents français existent ».
Sur le plateau de RMC/BFMTV, il n’a pas hésité à qualifier le Mercosur de « Shein de la concurrence déloyale », établissant ainsi un parallèle explicite avec la plateforme asiatique souvent critiquée pour ses pratiques agressives.
L’inquiétude d’une agriculture fragilisée
Pourquoi ce positionnement si tranché ? Selon Dominique Schelcher, la situation impose un constat simple : « Quand on oblige des agriculteurs à produire avec un certain nombre de normes, de contraintes qui sont lourdes, mais que des produits sont susceptibles d’arriver avec des contraintes moindres, c’est une forme de concurrence déloyale ».
Pour lui, face aux règles strictes qui encadrent les producteurs français, il serait incompréhensible d’ouvrir largement le marché à des denrées soumises à moins d’exigences. D’où cette invitation appuyée : « Acheter français » doit devenir un réflexe, particulièrement en période clé comme les fêtes de fin d’année.
Un calendrier qui suscite la crispation
En coulisses, la tension monte alors qu’un vote crucial doit se tenir au Conseil européen cette semaine. La position française reste ferme : elle souhaite reporter la décision à 2026. La raison ? Les filières nationales redoutent l’afflux de certains produits sud-américains — viande, sucre, riz, miel ou soja — qui bénéficieraient désormais d’un accès facilité au marché européen.
À l’inverse, le traité ouvrirait la voie à davantage d’exportations européennes de voitures, machines ou vins vers ces pays partenaires.
Soutenir les producteurs français : une priorité affichée
Au fond, ce débat met en lumière une inquiétude partagée : comment défendre efficacement notre modèle agricole sans céder à la pression des échanges internationaux ? Dominique Schelcher martèle son espoir : que les demandes françaises en faveur d’une meilleure protection du secteur soient enfin prises en compte lors du sommet européen.
Une chose est sûre : dans ce contexte incertain, nombreux sont ceux qui plaident pour soutenir activement les acteurs nationaux par une consommation responsable et locale.