Mercosur: Qu’est-ce que ce traité de libre-échange qui fâche les agriculteurs?
L'année précédente, la colère des agriculteurs français était principalement alimentée par les taxes sur le carburant, notamment le GNR. Aujourd'hui, ils se mobilisent de nouveau, cette fois contre le Mercosur. Quelle sera leur prochaine cible ?
Tl;dr
- Les agriculteurs français protestent contre l’accord de libre-échange Mercosur.
- L’accord favorise l’importation de produits sud-américains, jugés non conformes aux normes françaises.
- Le président Macron promet de défendre les intérêts agricoles français lors du G20.
Un nouvel acte de résistance agricole
En France, le monde agricole se soulève de nouveau. Après les contestations liées à la taxation du carburant l’année dernière, un nouvel enjeu s’impose : l’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et l’Amérique du Sud, connu sous le nom de Mercosur. Ce projet suscite une vive inquiétude chez les agriculteurs français depuis le dimanche 17 novembre 2024.
Que représente le Mercosur ?
Le Mercosur est un accord commercial visant à libéraliser les échanges agricoles entre l’Union Européenne et cinq pays d’Amérique Latine : l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie.
Même si la Commission européenne a finalisé ce projet le 28 juin 2019, il n’a pas encore été approuvé par tous les États membres de l’UE, et la France y reste farouchement opposée.
Les enjeux du Mercosur pour l’Europe
Cet accord vise à renforcer les relations commerciales entre l’Europe et l’Amérique du Sud. Il prévoit l’exportation de l’industrie européenne et offre à l’UE des droits de douane réduits pour certains produits alimentaires, les fromages ou encore les produits alcoolisés.
Cependant, il autorise également l’importation (sous quotas) de milliers de tonnes de produits alimentaires chaque année.
Une concurrence déloyale ?
« Cela représenterait une concurrence déloyale pour les agriculteurs français, sacrifiés une fois de plus. » s’insurge Loïc Rivière, président des Jeunes agriculteurs de Houdan. En effet, ces importations facilitées de produits alimentaires d’Amérique du Sud sont perçues comme une menace pour l’agriculture française. Les agriculteurs dénoncent notamment l’importation de viandes qui ne respectent pas les normes françaises.
Face à cette situation, le président Macron, qui a toujours exprimé son opposition à cet accord, promet de défendre l’agriculture française lors du prochain G20, se rendant pour cela en Argentine et au Brésil.