Sugar Daddy, le site de la prostitution déguisée ?
Sugar Daddy, l'un des sites de rencontres qui proposent de la mise en relation rétribuée, fait l'objet d'une plainte pour proxénétisme
C’est un phénomène américain qui a désormais déferlé en France : alors qu’aux Etats-Unis, des jeunes filles se rendent disponibles pour des hommes riches prêts à les “entretenir”, Sugar Daddy, premier des sites de rencontres dédié à ce type de mise en relation, fait l’objet du dépôt d’une plainte.
C’est l’association Equipe d’action contre le proxénétisme qui a décidé de dénoncer ce qui s’apparente davantage à de la prostitution qu’à de la rencontre affective. Lancé en 2010, Sugar Daddy (littéralement “Papa Gâteau”) propose aux hommes, pour la somme de 30 euros mensuels, d’avoir accès aux profils jeunes filles en recherche de confort matériel. Les prétendants doivent indiquer leur revenu et les femmes leurs attentes financières.
Un site internet qui surfe sur la précarité économique des femmes ?
Sauf qu’à y regarder de plus près, et à entendre les premiers témoignages de jeunes filles qui sont revenues belles et bien déçues de l’aventure, le site propose sans ambiguité des rapports sexuels contre rémunération ou cadeaux, et fait donc de l’argent sur la misère que peuvent vivent ces femmes.
L’une de ces jeunes femmes, étudiante précaire, a témoigné de son expérience sur le site internet auprès du journal Le Parisien, et évoque son expérience par la nécessité économique : “Souffrir sexuellement un après-midi en échange d’une tranquillité d’esprit financière, est-ce que ça ne pourrait pas aider ?” Sugar Daddy développe ainsi des outils facilitant la mise en relation de personnes dans le cadre de relations sexuelles rétribuées, et c’est ainsi que l’on définit le proxénétisme.