Ruptures de stock de médicaments : Les fabricants doivent reconstituer les stocks
Face aux récentes tensions et ruptures sur certains médicaments, un décret entré en application ce mercredi oblige les fabricants de posséder un stock de sécurité minimal de deux mois.
Antibiotiques, anticancéreux, anti-infectieux ou encore antiépileptiques, des Français touchés par des pathologies lourdes n’ont pu, pour certains, suivre leur traitement. En 2020, l’Agence nationale de sécurité du médicament a recensé plus de 2000 ruptures ou tensions sur certains médicaments d’importance majeure. A titre d’exemple, des malades du cancer ont été les victimes collatérales de la pandémie, certains se retrouvant sans traitement.
2000 ruptures ou tensions
Afin d’éviter de nouvelles ruptures, l’ANSM (l’Agence nationale de sécurité du médicament) vient de préciser que les laboratoires pharmaceutiques français devaient avoir un stock de sécurité minimal de 2 mois pour tous les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. En mars 2021, un décret en ce sens avait été voté.
Pour la directrice des affaires juridiques et réglementaires de l’ANSM, Carole Le Saulnier, cette loi est une avancée d’importance : “C’est une avancée majeure pour les patients car c’est la première fois qu’une législation dans l’Union européenne impose deux mois de stock ; cela va permettre de pouvoir anticiper les risques de ruptures“. En effet, en 2020 il y a eu 6 fois plus de ruptures de stock et de risque de ruptures qu’en 2016. Notez que des sanctions financières pourront s’appliquer aux laboratoires ne prenant pas de disposition afin d’appliquer la nouvelle loi.
Invitée sur l’antenne de Sud Radio, Agnès Pannier-Runacher (ministre déléguée chargée de l’Industrie) a salué cette nouvelle règlementation : “C’est Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, qui avait commandé un rapport sur les pénuries de médicaments et des recommandations, et c’est Olivier Véran, alors rapporteur du projet de loi de finance de sécurité sociale, qui avait travaillé sur ce dispositif de stock minimal sur des produits pouvant être en rupture“.
[#SudRadio] @AgnesRunacher "Nous finançons plus d'une centaine de relocalisation de chaînes de production de médicaments et de vaccins en France"
— Sud Radio (@SudRadio) September 3, 2021