Prolongation des centrales nucléaires : pas réaliste pour Placé
Le secrétaire d'État Jean-Vincent Placé a considéré lundi que le projet de la ministre de l'Environnement et de l'Énergie Ségolène Royal de rallonger la durée de vie des centrales nucléaires va se heurter "à une forme de réalisme et de pragmatisme".
Dimanche, la ministre de l’Environnement et de l’Énergie Ségolène Royal s’est déclarée favorable à donner le « feu vert », « sous réserve de l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire », à une prolongation des centrales nucléaires de dix ans.
Sur le plateau de France 3, Mme Royal a ajouté que ces centrales dont EDF assure l’exploitation « sont déjà amorties, donc produiront une électricité meilleur marché ». Et de poursuivre en assurant que cette mesure viserait à s’inscrire « dans le contexte de la baisse de la part du nucléaire de 75 à 50% dans la production d’électricité pour monter en puissance sur le renouvelable ».
Placé : un problème d’argent dans la prolongation des centrales
Et le lendemain, cette fois-ci sur France 2, le secrétaire d’État écologiste à la Réforme de l’État Jean-Vincent Placé a exprimé ses réticences face au projet de la ministre. Pour lui, les fonds risquent de manquer dans ce rallongement annoncé de la durée de vie des centrales : « Attention, pas toutes les centrales. C’est à dire qu’il y aura quelques centrales qui auront vocation à être modernisées. Mais – je le dis aussi pour mes collègues du gouvernement -, attention, la filière nucléaire aujourd’hui telle qu’elle est, avec les échecs de l’EPR, et en Finlande et à Flamanville, c’est plutôt au bord de la faillite. Donc très sincèrement, je ne vois même pas comment on va trouver l’argent pour prolonger ».
« Je suis à titre personnel pour la sortie du nucléaire »
L’ex-président du groupe Écologiste au Sénat émet par conséquent l’hypothèse d’une prolongation non applicable : « Donc c’est pour ça que le côté mot d’ordre ‘on va prolonger de 10 ans’ va arriver face à une forme de réalisme et de pragmatisme qui fait que de toutes façons il va falloir aller beaucoup plus vite sur les énergies renouvelables et sur la maîtrise de l’énergie pour les Françaises et les Français ». Jean-Vincent Placé a enfin rappelé qu’il était « à titre personnel pour la sortie du nucléaire ».