Pouvoir d’achat : Leclerc, Intermarché et Système U dénoncent le ‘diktat’ des industriels et misent sur les marques de distributeur
C'est le sujet du moment. Face à des consommateurs qui se mettent à 'déconsommer', trois patrons de la grande distribution accusent le 'diktat' des industriels.
Pour ce qui est des grandes marques, des gros industriels, c’est le ras-le-bol unanime
Alors que le gouvernement demande par la voix de Bruno Le Maire aux industriels et à la Grande distribution de se remettrent autour d’une table pour renégocier alors que le prix des matières premières baisse, 3 acteurs majeurs de la distribution : Dominique Schelcher (Système U), Thierry Cotillard (Les Mousquetaires / Intermarché) et Michel-Edouard Leclerc, pointent du doigt les industriels.
Il y a de la ‘résistance’ à négocier du côté des multinationales
Dans les colonnes de Ouest-France, les trois patrons se disent prêts à recevoir les fournisseurs : « La Première ministre, qui a demandé des baisses tangibles des prix dans les rayons des supermarchés d’ici à fin juin. Nous, nous sommes d’accord. Tant mieux s’il y a cet engagement du gouvernement aujourd’hui. Tout ce que l’on pourra aller chercher comme baisse de prix, on va aller le chercher« .
Il ne faut pas s’attendre à des baisses après juillet, ce qui est pris est pris
En réunions avec des membres de la marque ‘Produit en Bretagne’, les 3 Pdg s’accordent pour dire que e mois de juillet sera le pire : « On est à peu près d’accord pour dire que juillet sera le haut de la montagne. Selon certains, on va vers les 20 % de hausse. Mais il ne faut pas s’attendre à des baisses après, ce qui est pris est pris. Il faudra aller chercher des rappels, des ristournes, des contreparties…« .
On a quand même un peu bradé l’alimentation en France ces dernières années
Pour le bosse d’Intermarché, ces hausses, même dures,peuvent avoir un ‘bon impact’ : « On ne retournera pas au point de départ et c’est plutôt une bonne nouvelle. On a quand même un peu bradé l’alimentation en France ces dernières années. Si cette étape est peut-être abusive, il faut aussi la voir comme une opportunité car cela va donner de l’oxygène à toute la filière« .
Les volumes des multinationales baissent au profit des marques de distributeur
Pour ce qui est des grandes marques, des gros industriels, c’est le ras-le-bol unanime : « On en a un peu marre du diktat des multinationales. On vit quelque chose qui est à la fois de la spéculation et de la prise d’opportunité. Nous avons reçu une augmentation de 34 % sur les pâtes le même jour. Si nous refusions, nous n’étions pas livrés ! Le rapport de force n’est pas très favorable pour nous puisque la possibilité est donnée aux grandes multinationales d’arrêter de nous livrer du jour au lendemain. Les volumes des multinationales baissent au profit des marques de distributeur qui sont produites par des PME et c’est vers cela que nous allons aller le plus ; Le consommateur va comprendre que, pour moins cher, il va avoir le même niveau de qualité. Cela va être une tendance de fond« .
- Pour ce qui est des grandes marques, des gros industriels, c’est le ras-le-bol unanime
- Il y a de la ‘résistance’ à négocier du côté des multinationales
- Il ne faut pas s’attendre à des baisses après juillet, ce qui est pris est pris
- On a quand même un peu bradé l’alimentation en France ces dernières années
- Les volumes des multinationales baissent au profit des marques de distributeur