Pourquoi les femmes abandonnent la pilule : sautes d’humeur, douleurs thoraciques, baisse de libido…

Au cours des deux dernières décennies, l'utilisation de la pilule par les femmes a été réduite de moitié, au profit du stérilet et des moyens de contraception masculine. Qu'est-ce qui pourrait expliquer cette évolution ?

La révolution contraceptive : fin du règne de la pilule

En deux décennies, le nombre de femmes ayant recours à la pilule a chuté de moitié. L’alternative principale ? Le stérilet. Mais une autre option émerge : la contraception masculine.

Le déclin de la pilule

Autrefois symbole de la libération sexuelle féminine, la pilule a perdu de son attrait. « J’avais des sautes d’humeur, des douleurs dans la poitrine, une perte totale de libido… Ça avait vraiment un impact sur mon couple et mon quotidien », témoigne Manon, 24 ans.

Selon une enquête de l’Inserm, le stérilet est désormais la méthode contraceptive la plus utilisée par les femmes de 18 à 49 ans. En 2005, plus de la moitié des femmes prenaient la pilule. En 2023, elles n’étaient plus que 26,8%.

Le stérilet prend le relais

Le stérilet, autrefois réservé aux femmes ayant déjà eu des enfants, est désormais une option de contraception courante pour les femmes plus jeunes. En 2023, 19,3% des jeunes femmes de 18 à 29 ans utilisaient un stérilet, soit une hausse de 8 points par rapport à 2016.

Ce phénomène s’explique par une meilleure information sur les différentes options contraceptives, et une évolution des mentalités chez les gynécologues. Cependant, le stérilet n’est pas sans inconvénients et peut être déconseillé aux femmes avec des règles douloureuses ou abondantes.

Vers une plus grande implication masculine ?

Malgré ces évolutions, la responsabilité de la contraception repose encore majoritairement sur les femmes. Cependant, pour ceux qui souhaitent une solution définitive, la vasectomie semble séduire. « C’est une méthode très plébiscitée par les hommes de plus de 30-35 ans. En moins de dix ans, les demandes ont augmenté de 450 % », note Geoffroy Robin, gynécologue au CHU de Lille.

Olivier, 40 ans, a franchi le pas après la naissance de son troisième enfant. Il témoigne : « Personnellement, j’étais sûr de ne plus en vouloir, mais je l’ai aussi fait pour ma femme ».

La chute de la pilule signale une révolution dans le domaine de la contraception. Si le stérilet semble être l’option préférée des femmes, la vasectomie pourrait bien ouvrir la voie à une plus grande implication masculine.